La nouvelle association porte en elle le souvenir de Mélanie, qui avait été égorgée par son mari avant qu’il ne se suicide en 2019.
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Mel propose un soutien psychologique, un système d’alarme avec l’appui d’une entreprise de sécurité et des cours de self-défense. Des démonstrations ont d’ailleurs lieu samedi à Courfaivre, dans le cadre d’une journée destinée à faire connaître la jeune association.
"On est dans l'urgence"
Et même si elle ne dispose pas encore de beaucoup de moyens financiers, Mel a déjà reçu de nombreux soutiens pour l'appuyer dans sa démarche. "Je pense que maintenant on est dans l'urgence", explique sa présidente Géraldine Marquis dans le 12h30 de la RTS.
"On en est au 23e féminicide depuis le début de l'année, quasi deux par mois. Donc je pense qu'il est vraiment temps de se bouger", lance celle qui est l'une des sœurs de Mélanie. "J'ai perdu ma sœur suite à un féminicide et quand je vois le peu de moyens mis en place afin de la protéger, je me dis que maintenant, ça suffit".
L’association se dit ouverte à une collaboration avec les autorités, même si une plainte de la famille pour homicide par négligence contre la police et la justice est toujours pendante. Ce sont deux combats différents, affirme Géraldine Marquis.
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"Rien" contre la police et la justice
L’association Mel est formée de bénévoles et elle veut faire avancer les choses. "La justice, le gouvernement, la Confédération sont limités sans les associations. Et nous sommes aussi, en tant qu'association, limités", souligne-t-elle. "Je pense que pouvoir travailler ensemble augmenterait le champ des possibles. Mon plus grand bonheur serait d'être une fois assise à une table avec les gens de la police, de la justice. Je n'ai absolument rien contre eux".
L’association Mel souhaite aussi, à terme, réunir assez de fonds pour offrir des appartements protégés destinés à accueillir une ou deux familles en détresse dans le canton du Jura.
Gaël Klein/oang