Après le Conseil national en septembre dernier, le Conseil des Etats se prononcera dans quelques mois sur une motion qui souhaite ancrer le droit des enfants à une éducation sans violence dans le Code civil. Et dans le Jura une motion vise précisément à interdire les violences éducatives.
Plus d’une cinquantaine de pays dans le monde ont déjà aboli la fessée et les gifles. Malgré plusieurs appels en ce sens, la Suisse n’a toujours pas fait le pas, elle qui a pourtant ratifié la Convention de l’ONU relative aux droits de l’enfant il y a 25 ans.
La donne pourrait changer cette année. Après un premier feu vert du National, le texte de la Fribourgeoise du Centre Christine Bulliard-Marbach devrait être examiné le 12 février par la commission de justice du Conseil des Etats avant d’être présenté à la Chambre des cantons.
Pays voisins
"Je pense qu'il y a une prise de conscience, parce que nous sommes entourés par cette problématique, quand nous regardons aussi nos pays voisins: ils ont compris et introduit cela", a expliqué vendredi Christine Bulliard-Marbach dans La Matinale de la RTS. "J'espère que nous aurons la suite au niveau de la Confédération, soit au printemps, soit en été".
Dans le Jura, le Parti socialiste souhaite que le canton prenne les devants et les dispositions nécessaires. Sa motion demande que l’exécutif jurassien élabore au plus vite un projet de loi cantonale. "Le canton peut anticiper un certain nombre de choses et peut-être ouvrir la voie à d'autres qui pourraient suivre", espère la députée Gaëlle Frossard.
"Il y a trop de violences envers les enfants. Les choses sont loin d'être faites, même si cela passe au niveau du Conseil des Etats, ce que je souhaite bien évidemment, car les adaptations législatives prennent un temps considérable au niveau national. Il faut finalement arrêter d'attendre", conclut la députée socialiste.
Au Tessin aussi
Au Tessin, les autorités cantonales ont aussi empoigné la question depuis plusieurs années. Elles ont récemment demandé à la Confédération d'adhérer à l’Appel de Berne, qui réclamait en 2018 l’interdiction dans le Code civil suisse de tous les châtiments corporels à l'encontre des enfants. Le Tessin prépare aussi un programme cantonal qui favorise la sensibilisation à une éducation fondée sur la bientraitance.
Sujet radio: Gaël Klein
Adaptation web: Jean-Philippe Rutz