Le Jura s'inquiète de la pénurie de généralistes dans le canton
Le canton du Jura va faire face à une pénurie de médecins généralistes dans les cinq prochaines années. Il pourrait en manquer jusqu'à une vingtaine. Pour pallier ce manque, des solutions existent, mais elles semblent tarder à se déployer.
La tendance se vérifie également au niveau suisse: d'ici 2030, plus de la moitié des médecins généralistes aura atteint l'âge de la retraite. Dans le Jura, une vingtaine de généralistes viendront à manquer dans les cinq ans. Actuellement, de nombreux médecins n'accueillent déjà plus de nouveaux patients, faute de disponibilités.
La Fédération romande des consommateurs (FRC) a sondé le phénomène: à l'échelle romande, selon les régions, les nouveaux patients sont refusés dans 50 à 75% des cas.
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Des cabinets collectifs
L'une des solutions à cette problématique repose sur le système des cabinets de groupe, regroupant plusieurs professionnels de la santé.
"On peut partager nos doutes, nos incertitudes avec nos collègues. Et dieu sait si on peut en avoir en médecine de premier recours", explique dans le 19h30 François Héritier, médecin généraliste à Courfaivre qui travaille dans un cabinet aux côtés de deux autres généralistes, une physiothérapeute et une infirmière.
"Il y a aussi une espèce de continuité. Quand on n’est pas là, on essaie de ne jamais avoir des vacances en même temps, ce qui fait que le cabinet est tout le temps ouvert."
Les cabinets collectifs ne sont pourtant pas une réponse suffisante à la pénurie de médecins. Idéalement, il faudrait un généraliste pour 1000 habitants. La moyenne en Suisse est actuellement d'un généraliste pour plus de 1300 personnes.
Recourir au personnel infirmier
Faire appel aux infirmiers et infirmières en pratique avancée, capables d'endosser certaines prérogatives médicales, est l'une des autres solutions émergentes.
"Une partie du travail des médecins de premier recours pourrait être confiée à ces professionnels de la santé, pour ce qui est essentiellement de la routine", tel que renouveler des ordonnances ou vérifier si rien n'a changé depuis le dernier rendez-vous, estime le président de la Société médicale de la Suisse romande Philippe Eggimann.
La médecine de premier recours a bien entamé sa mue, mais le processus semble loin d’être achevé.
>> Revoir l'interview de Philippe Eggimann dans Forum sur les moyens pour lutter contre la pénurie de généralistes :
Olivier Kurth/iar
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