Avec la révision en cours de l’ordonnance fédérale sur l’élevage, les éleveurs du cheval des Franches-Montagnes verraient leur prime d’élevage coupée en deux pour passer à 240 francs par poulain. Ce projet menace l'avenir de la race, alors que les ventes de chevaux ont atteint des records l’année passée.
Au Bémont (JU), la famille Froidevaux élève des chevaux des Franches-Montagnes depuis des générations. Elle est attachée à ses racines et surtout à ses bêtes.
"J’élève entre deux et quatre jeunes chevaux par année et jusqu'à l’âge de trois ans, pour le commerce ou pour renouveler mon élevage de juments poulinières", explique Nicolas Froidevaux dimanche dans le 19h30 de la RTS.
Au printemps, Nicolas Froidevaux touche actuellement 500 francs pour chaque naissance. Mais la diminution de cette subvention à 240 francs pourrait poser de gros problèmes. Si aucune alternative n'est trouvée, il envisage même d'arrêter l'élevage.
Un souci d'égalité entre race de chevaux
La Confédération justifie cette diminution de la prime par souci d’égalité entre les 31 races différentes élevées en Suisse. "Nous comprenons le mécontentement des éleveurs, mais il ne s’agit en aucun cas de les décourager", assure l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG). "Il s’agit avant tout de traiter les races d’animaux de rente menacées de manière égalitaire. Il est important que chaque branche défende sa race d’animal."
Mais cette révision tombe au plus mal: les ventes de chevaux adultes se portent bien mais les naissances diminuent depuis une vingtaine d’années, d’où de nombreuses inquiétudes pour l’avenir.
"La race risque vraiment de s'éteindre"
"Avant la révision, on a déjà une diminution du nombre de naissances. Et si on diminue encore de moitié cette prime, certains éleveurs vont abandonner cette production", note François Monin, directeur d’Agrijura.
La gérante de la Fédération suisse du Franches-Montagnes Pauline Queloz se montre encore plus pessimiste: "Petit à petit, on verra de moins en moins de chevaux Franches-Montagnes et la race risque vraiment de s’éteindre", craint-elle.
La consultation de cette révision de l’ordonnance fédérale sur l’élevage court jusqu’à début mai, après quoi le couperet pourrait bien tomber.
Daniel Bachmann/oang