Modifié

Le conflit en Ukraine renforce la volonté de Delémont de s'affranchir du gaz

Vue aérienne de la ville de Delémont. [RTS - Gaël Klein]
Delémont veut s'affranchir du gaz russe et atteindre l'autonomie énergétique / Le 12h30 / 1 min. / le 1 mars 2022
La ville de Delémont veut s'affranchir du gaz. L'exécutif de la capitale jurassienne a affiché sa détermination lundi devant le Conseil de Ville. Cette volonté ne date pas d'hier, mais elle a été renforcée par l'invasion russe en Ukraine.

La dépendance au combustible russe est trop forte à Delémont et pose de véritables questions en matière de stratégie d'approvisionnement de la commune, déjà fortement affectée par la flambée des prix de l'énergie.

>> Relire aussi : Le gaz a augmenté de 547% en un an à Delémont, les autorités s'insurgent

Depuis plus d'un an, la cité delémontaine subit des augmentations élevées et répétées du prix du gaz. Et la nouvelle situation géopolitique conforte les autorités locales dans leur volonté de passer au gaz naturel.

"Les gens sont inquiets"

La Commune annonce vouloir tout mettre en oeuvre pour arriver à l'autonomie énergétique grâce à un mix renouvelable local.

"Les gens sont inquiets après le déclenchement de cette guerre en Ukraine, étant donné que le gaz qui est importé en Suisse provient à 50% de Russie. La sécurité d'approvisionnement est remise en question par ce conflit", explique la vice-maire de Delémont Murielle Macchi-Berdat dans le 12h30.

La cheffe du Département de l'énergie et des eaux précise qu'actuellement, 1200 clients sont chauffés au gaz naturel. "Une des solutions est de passer au chauffage à distance, que ce soit au bois ou à la géothermie, tout en accompagnant les consommateurs dans cette transition", précise-t-elle.

La stratégie fédérale en question

A Delémont, les autorités s'inquiètent aussi de la stratégie fédérale annoncée mi-février pour garantir l'approvisionnement en électricité de la Suisse, qui prévoit notamment la construction de nouvelles centrales à... gaz.

>> Lire aussi : Simonetta Sommaruga veut sécuriser l'approvisionnement électrique de la Suisse dès l'hiver prochain

Chef des Services industriels, Michel Hirtzlin estime que le pari est risqué: "On considère que c'est quelque chose de dangereux. La question de fond qui doit se poser en Suisse aujourd'hui, c'est de savoir de qui on a envie d'être dépendant pour produire notre électricité?"

Pour Michel Hirtzlin, la fabrication de centrales à gaz pour faire de l'électricité engendrerait une double dépendance. "Non seulement les prix du gaz vont influencer les processus dans les industries et les chauffages dans les ménages, mais en plus il va influencer aussi le prix de l'électricité", détaille-t-il.

La Ville rappelle encore qu'il faut penser à l'avenir, et que celui-ci n'est de toute manière pas dans les énergies fossiles.

Gaël Klein/jfe

Publié Modifié