L'ornithologue ajoulot Michel Juillard prend des nouvelles de la cigogne quotidiennement, via son ordinateur: "Elle nous renseigne, elle nous apporte des données scientifiques exceptionnelles, notamment en ce qui concerne le comportement et les itinéraires de migration", explique-t-il lundi dans le 19h30 de la RTS.
Du reste, n'importe qui peut suivre l'itinéraire de l'échassier via le site internet de la Fondation des Marais de Danphreux.
Une moyenne de 2500 km par voyage
Après son départ de Suisse, baguée, elle a déjà traversé la France, l'Espagne, le Portugal, la Belgique, les Pays-Bas et l'Allemagne. "On compte à peu près 2500 kilomètres par voyage, ce qui fait pour l'instant entre 10'000 et 12'000 au compteur", s'exclame Michel Juillard, impressionné.
Depuis 2021, elle pendule entre la Basse-Saxe, où elle est en ce moment, et la banlieue de Madrid, en Espagne. Elle y trouve des décharges qui font office de garde-manger, la région n'incinérant pas ses déchets.
Un record de distance grâce à Eunice
Et la cigogne a fait parler d'elle le mois passé: alors qu'elle peut parcourir environ 300 km par jour, 500 km au maximum, elle a profité de la tempête Eunice. Le 18 février, elle a fait une étape partant de la Charente-Maritime (France) jusqu'au nord de l'Allemagne, soit 780 kilomètres. Un record pour Porrentruy et une distance "exceptionnelle", selon Michel Juillard.
L'ornithologue a déjà voyagé pour tenter de revoir sa protégée, sans succès jusqu'ici. Mais d'autres passionnés de son réseau lui envoient parfois des photos, notamment depuis l'Allemagne.
Michel Juillard est attaché à la cigogne: "J'espère qu'elle va vivre longtemps, qu'elle va nous conforter dans notre connaissance de la migration", dit-il en espérant qu'elle revienne une fois faire un petit tour en Ajoie.
Cédric Adrover/oang