Lors de la première lecture devant le Parlement, la classe politique jurassienne s’était écharpée autour de la création de ce fonds climat. Résultat: à bulletin secret et à deux voix près, la droite et le centre avaient refusé l’entrée en matière.
Avec ce fonds, l'exécutif du Jura veut pourtant financer dès l’année prochaine différentes mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Nécessité de modifier deux lois
Sur le plan formel, les députés sont invités à modifier deux lois, la loi sur l’énergie et celle sur l'imposition des véhicules routiers. Il est prévu en effet que le fonds climat soit notamment alimenté par une quote-part du produit de cet impôt. L'objectif est de donner un ancrage dans la loi au futur plan cantonal pour le climat en cours d’élaboration.
La droite se dit favorable à un plan climat, mais rejette ce mode de financement. Ainsi, le PLR estime que c’est au Parlement de garder la main dans ce domaine.
Inutile d'entrer en matière
Et pour le député Stéphane Brosy, il est inutile d’aller plus loin que l’entrée en matière. "Si on entre en matière, ça veut dire qu'on est d'accord avec le fonds, parce qu'après il n'y a plus grand-chose à discuter", a-t-il relevé mercredi dans La Matinale de la RTS.
Ou alors, a-t-il tout de même ajouté, il s'agirait de discuter éventuellement "juste de la manière de le financer, la hauteur des subventions et des ponctions sur les plaques pour autant que tout le monde soit d'accord à ce niveau-là".
"Le fonds climat, vous êtes pour ou vous êtes contre", a résumé Stéphane Brosy. "Donc la seule manière qu'on a de dire qu'on est contre, c'est la non-entrée en matière".
"Il faut passer à la vitesse supérieure"
Ce discours ne passe pas à gauche, et en particulier chez les Verts qui estiment qu'un fonds climat est la garantie d’un financement substantiel. L’argent ne doit pas être un frein à la transition énergétique dans un canton en proie à des difficultés financières.
Sans un tel financement, "on n'aura pas l'argent pour la mise en oeuvre de ce plan climat et c'est problématique", a relevé le député Baptiste Laville. "C'est pour cette raison-là qu'il faut avoir un fonds (…) C'est une plus-value pour le canton et c'est une plus-value pour la population jurassienne. Maintenant, il faut passer à la vitesse supérieure".
Initiative dans l'air au PS
Le Parti socialiste, lui, réfléchit déjà au dépôt d’une initiative populaire si la deuxième lecture devait se conclure sur un résultat identique à celui du premier débat.
Gaël Klein/oang
Les parlementaires accueillis par des manifestants pour le climat
Près d’une quarantaine de manifestants pour le climat ont accueilli mercredi matin les parlementaires jurassiens afin de les inciter à voter en faveur de ce fonds.
On trouvait parmi eux des membres du parti Les Verts, des Grands-parents pour le climat et d’Extinction Rébellion Jura ainsi que de simples citoyens.