Le Jura vote le 15 mai sur une baisse des taxes pour les véhicules

L'initiative cantonale jurassienne sur les taxes pour les véhicules avait été déposée en 2019 avec 8000 signatures. Et un projet de loi élaboré pour y donner suite a été refusé en fin d'année passée par une petite majorité du Parlement.

Véritable serpent de mer dans le Jura

Le prix des plaques payées chaque année par les automobilistes est un véritable serpent de mer dans le Jura. Jamais la classe politique n'a réussi par le passé à se mettre d'accord sur un nouveau mode de calcul, incluant notamment des critères plus écologiques.

Ce calcul est fixé, depuis l'entrée en souveraineté du canton, en fonction du poids des véhicules. Mais pour les initiants, qui se basent sur une étude du TCS, cette taxe est trop chère.

"Nous voulons approcher significativement de la moyenne suisse"

"Nous avons proposé un système de calcul qui tient compte de critères environnementaux à la place du poids", explique le député vert'libéral Raoul Jaeggi, président du comité pour des plaques moins chères. "Ce que nous voulons, c'est une baisse du prix pour s'approcher significativement de la moyenne suisse".

Les initiants veulent aussi que le canton respecte sa propre loi: " Tout ce qui est perçu comme taxes sur les plaques est par la loi attribué à la route", souligne Raoul Jaeggi. "Et aujourd'hui, ce n'est pas le cas".

"Il faudra expliquer quels tronçons seront moins bien entretenus"

Les opposants, eux, craignent justement une baisse marquée des rentrées financières destinées légalement à l'entretien des routes, soit un manque à gagner de 3 à 6 millions de francs pour l'Etat.

"Si on dit souvent que, dans le Jura, on a besoin de notre voiture, on a aussi besoin de routes", relève la députée Katia Lehmann.

"Et 3 à 6 millions de moins dans l'entretien des routes, il faudra expliquer à la population quels tronçons ne seront pas ou moins bien entretenus", poursuit la présidente du Parti socialiste jurassien. "Le risque, pour nous, c'est que ces 3 à 6 millions, on les prenne au détriment d'autres prestations indispensables au fonctionnement de l'Etat."

En cas de oui à l'initiative pour des plaques moins chères, le Parlement jurassien aura deux ans pour élaborer et voter une nouvelle tarification qui corresponde à la volonté populaire.

Gaël Klein/oang