Un arbre planté dans un EMS jurassien en souvenir des résidents décédés du Covid

"En tant qu'employé, nous avons tous connu des résidents qui nous ont brutalement quittés et à un moment donné, il faut que nous puissions garder une trace de ces résidents dans nos mémoires. C'est la raison pour laquelle nous avons planté cet arbre du souvenir", explique Dominique Nussbaumer, directeur de la résidence Les Cerisiers à Charmoille, lundi dans le 19h30.

Dans le Jura, sur les 208 décès dus au Covid-19 recensés à ce jour, 50% ont eu lieu dans un EMS. Pour beaucoup d'employés, la souffrance psychologique est aujourd'hui encore bien présente. "Nous avons essayé de contenir le virus, mais nous n'y sommes pas arrivés. Il y a un sentiment d'échec, ainsi que beaucoup de tristesse et d'émotion, témoigne Alicia D'Antonio, aide-soignante.

Demander de l'aide extérieure

Des émotions difficiles à maîtriser comme ce jour de fin novembre lorsqu'un couple n'a pas survécu au virus. Ils sont décédés à quelques heures d'intervalle. "Des émotions comme celles-ci, nous n'en ressentons pas tous les jours et pour cela, j'avais besoin d'avoir une aide extérieure pour en parler, parce que de moi-même je n'aurais pas pu régler le problème émotionnel", estime Sarah Poupon, assistante soins et santé communautaire.

Pour gérer leurs émotions, plusieurs employés et employées de la résidence ont fait appel à une spécialiste. "Il s'agissait d'offrir, dans un premier temps, un espace pour des entretiens individuels à toutes les personnes qui en avaient besoin, pour que la personne puisse déposer un peu ses émotions, et puis son ressenti du moment", indique Claire Cerna, responsable service d'accompagnement et deuil auprès de Caritas Jura.

Aujourd'hui, la résidence Les Cerisiers a retrouvé sa quiétude d'une maison de retraite, en partie grâce à cet arbre du souvenir.

Daniel Bachmann/vajo