Le Jura lance une campagne de promotion pour l'engagement politique communal
Dans de nombreux cantons, les élections locales sont confrontées depuis plusieurs années à un désintérêt général et à un manque de candidatures. Le canton du Jura lance une campagne de promotion inédite en vue des prochaines élections communales.
Les Jurassiens et les Jurassiennes voteront le 23 octobre 2022 pour renouveler leurs autorités communales. Mais dans ce canton, où le taux de participation politique est particulièrement faible, les collectivités sont confrontées à un manque de nouvelles candidatures.
La quasi-obligation de s'étiqueter auprès d'un parti et la charge croissante des responsabilités comptent, entre autres, parmi les freins qui nuisent au renouvellement du personnel politique. "L'engagement devient de plus en plus exigeant, même au niveau communal, il demande plus d'expertise. Donc ça suppose quand même un engagement assez fort. Et c'est un travail de pur milicien, donc on fait ça en plus de sa vie professionnelle, qui prend elle aussi de plus en plus de place dans la société", analyse le politologue Pascal Sciarini.
>> Son commentaire complet dans La Matinale :
![Pascal Sciarini, professeur à l'Université de Genève en sciences politiques. [Anne Bichsel]](https://img.rts.ch/articles/2011/image/n9p4l7-25913727.image?w=960&h=384)
Anne Bichsel Face à cette situation, le canton et l'Association jurassienne des communes ont décidé de lancer une campagne inédite depuis l'entrée en souveraineté. Elle a pour objectif de sensibiliser la population à ce rendez-vous majeur de la vie locale, afin qu'un maximum de candidatures soient enregistrées et que les 530 sièges disponibles soient réattribués.
Soulever la discussion
"J'aime ma commune, je m'engage" martèleront ainsi des affiches, déclinées sous plusieurs formats et qui seront affichées dans les endroits les plus fréquentés des localités mais aussi en ligne, sur les sites internet et sur les réseaux sociaux des autorités.
Pour le maire de Porrentruy Gabriel Voirol (PLR), il est important que la communication soit rétablie entre le politique et la population. L'idée est de susciter la discussion et évidemment des vocations. Dans l'idéal, ce type de campagnes peut pousser les gens à transformer leurs critiques et leurs commentaires en véritable engagement, estime-t-il.
Cette campagne jurassienne connaîtra un second volet après le dépôt des candidatures fixé au 29 août, afin de lutter contre l'abstention. Elle deviendra alors: "J'aime ma commune, je vote".
Gaël Klein/jop
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Un problème de complexité
Le problème de la désaffection des autorités politiques locales se pose aussi ailleurs en Suisse. Et une fois les personnes élues, rien n'assure qu'elles restent en place. C'est le constat fait dans une dizaine de communes vaudoises, qui ont dû organiser des élections complémentaires entre fin 2021 et début 2022 pour combler des départs.
C'est souvent face à la complexité de la tâche que ces élues et élus municipaux renoncent, selon la présidente de l'Union des communes vaudoises Chantal Weidmann Yenny. "Il y a peut-être une surprise de voir tout ce que ça nécessite", estime-t-elle. "Il y a certaines exigences au niveau du législatif, et aussi toutes les contraintes qu'il faut appliquer au niveau du droit supérieur."
Elle note aussi que les problèmes peuvent aussi simplement être relationnels. "Quand vous êtes dans un collège exécutif, vous ne choisissez pas toujours les personnes avec lesquelles vous travaillez."
>> L'interview complète de Chantal Weidmann Yenny dans La Matinale :
![Chantal Weidmann Yenny. [KEYSTONE]](https://img.rts.ch/articles/2022/image/9osofi-25913492.image?w=960&h=384)
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