Avec un relief escarpé, peu de rivières et une faible densité de population, l’approvisionnement en eau potable est un casse-tête dans le Jura.
Dans le petit village de Seleute, par exemple, les habitants ne peuvent compter que sur un seul réservoir. "Si on n’a plus d’eau, on est obligés de fournir avec des camions depuis Saint-Ursanne", a expliqué le fontainier Christophe Vieux cette semaine dans le 19h30 de la RTS.
La situation s’est du reste déjà présentée. Et c’est également ce qu'a vécu cet été un autre village du canton: pendant plusieurs semaines, l’eau a été livrée par camion à Vellerat, où le réservoir a été pollué.
L'indispensable interconnexion des réseaux locaux
Pour le canton du Jura, l’enjeu est de connecter les différents réseaux entre eux. Et ce vaste chantier est à bout touchant.
"Depuis vingt ans, beaucoup de choses qui ont été faites", souligne Roland Girard, de l'Office de l’environnement. "On n’est pas encore au bout de notre programme d’interconnexion. Je dirais que, maintenant, 80% est fait."
Des fuites à limiter impérativement
Il reste encore un effort à fournir pour maintenir les conduites à flots. A cause des fuites, presque un litre d’eau potable sur trois partait dans le sol jurassien il y a encore quelques années. Ce n’est plus que 16% aujourd’hui.
A Porrentruy, de gros efforts ont été faits pour monitorer ces fuites en temps réel, à l’aide de plusieurs sondes placées dans les conduites. Résultat: les pertes ont été divisées par trois.
Mais tout cela a un coût: "Chaque année, les gens payaient 20 centimes de plus leur eau, ce qui a permis de créer un fonds et de financer tous les travaux qui ont donné finalement la réussite qu’on connaît aujourd’hui", se félicite Marcel Meyer, directeur de l'Entreprise du gaz.
Les petits villages paient plus cher
Reste que chaque mètre de conduite coûte encore plus par habitant dans les villages. "C’est un souci permanent de ne pas faire payer les gens trop cher", souligne Yves Charmillot, conseiller communal au Clos du Doubs. "Pourquoi une personne à Delémont pourrait avoir de l’eau meilleur marché qu’une personne à Ocourt?", s'interroge-t-il.
Il n’existe plus de subventions fédérales pour les réseaux d’eau. Parfois, c’est donc le mécénat et les dons de fondations qui ont pris le relais.
Sujet TV: Vincent Jacquat
Adaptation web: oang