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Une pénurie de fourrage frappe les exploitations agricoles

Conséquence de la sécheresse estivale, les agriculteurs manquent de fourrage et les prix explosent
Conséquence de la sécheresse estivale, les agriculteurs manquent de fourrage et les prix explosent / 19h30 / 2 min. / le 24 octobre 2022
Suite à un été caniculaire, le fourrage disponible à la vente est une denrée rare, notamment dans l'Arc jurassien. Pour passer l'hiver, plusieurs éleveurs de vaches sont confrontés à une pénurie. La situation est tendue et les prix ont augmenté en moyenne de 40%.

Chaque année, pour nourrir son cheptel, Markus Gerber, producteur de lait à Bellelay, dans le Jura bernois, a besoin de 270 tonnes de fourrages secs. Mais en raison d'un été trop sec, la récolte a été moyenne en termes de quantité. Par rapport à une année normale, ses pertes s'élèvent à environ 40%, explique-t-il lundi dans le 12h45. "On a pu compenser un tout petit peu lors de la troisième coupe."

Récemment, par anticipation, il a acheté 15 tonnes de fourrage à un collègue de la région, mais pour tenir jusqu'au printemps prochain il lui manque entre 25 et 30 tonnes. Pour lui, ce sont des frais supplémentaires alors qu'en parallèle les prix ont augmenté d’environ 40%.

L'exploitant avoue son désarroi, car le vrai problème, c'est de trouver du fourrage de bonne qualité pour ses vaches laitières: "sur le marché, même si on est prêt à payer, c’est presque introuvable."

Certains exploitants misent sur les prairies artificielles

Aux Breuleux, dans le Jura, Julien Boillat, lui aussi producteur de lait, explique qu'il a trouvé la solution en misant sur les prairies artificielles. "Ce sont des prairies que l’on ensemence derrière des cultures, on les laboure, ensuite on refait une prairie derrière, puis on sème des variétés d’herbage qui supportent un peu mieux le climat sec."

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Pour l'instant, cet exploitant s’en sort donc bien, mais de nombreux producteurs de lait vont devoir passer à la caisse pour faire du stock de fourrage.

Pour François Monin, Directeur d'Agri Jura, tout le monde est à la même enseigne. "Chacun a dû trouver des stratagèmes, parfois en réduisant le cheptel", avoue-t-il. Pour les détenteurs de bétail, le choix est cornélien: soit ils alourdissent leurs charges, soit ils réduisent leurs cheptels.

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Sujet TV: Daniel Bachmann

Adaptation web: miro

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