Le grave incident remonte à lundi matin dans le collège Stockmar à Porrentruy: un professeur a réveillé un élève qui dormait et celui-ci a très mal réagi.
"Il lui a donné un coup de poing extrêmement violent au niveau de la tempe", relate vendredi dans le 12h45 Marc Philippe, le porte-parole des enseignants au collège Stockmar. Et d'ajouter: "Mon collègue est tombé à terre, l’élève l’a insulté de façon extrêmement grossière, extrêmement vulgaire, en lui assénant des coups de pieds sur tout le corps." L'agresseur a ensuite pris la fuite.
Cet acte violent, commis devant une classe de 10e Harmos, a soulevé l'indignation du corps enseignant et de la population. L'adolescent a été suspendu et se verra infliger une sanction. L'enseignant victime de l’agression a pour sa part saisi la justice.
Débrayage dans la cour du collège
Vendredi matin, une quarantaine de professeurs ont manifesté dans la cour du collège Stockmar pour signifier leur indignation et leur soutien à leur collègue, mais aussi pour formuler certaines revendications. Ils demandent de nouvelles mesures pour mieux encadrer les élèves au comportement problématique. Ils exigent également des moyens coercitifs afin de pouvoir agir contre les comportements inadéquats.
Enfin, les enseignants souhaitent la mise à disposition des enseignants des cours de formation et des outils spécifiques pour l’accompagnement des élèves à problème.
"On attend de nos autorités qu'elles assurent notre intégrité physique et notre sécurité dans notre travail et qu'elles prennent en compte la problématique de ce genre d'élèves", détaille Marc Philippe dans le 12h30. Celui-ci relève que le placement d'un élève qui dysfonctionne dans une structure adaptée peut prendre plusieurs mois ou plus d'une année. "Et ce genre de structures n'existe pas dans le Jura. Si c'était le cas, ce serait déjà un grand pas en avant."
Des mesures préventives déjà prises
La violence physique envers les enseignants reste rare, mais une récente étude alémanique indiquait que deux tiers des professeurs ont été victimes de violences ces cinq dernières années. Celles-ci sont majoritairement le fait des élèves et de leurs parents. Le plus souvent, il s'agit d'insultes, de menaces et d'intimidations.
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Interpellé mercredi au Parlement sur cette affaire, le ministre de l'Education Martial Courtet estime qu'il est possible d'améliorer la formation des enseignants au niveau de la gestion des conflits.
Dans le 12h45, l'élu relève toutefois que des mesures préventives ont déjà été prises dans le Jura: "Nous avons mis en place il y a trois ans maintenant la classe relais, qui est une classe spécialisée justement pour s’occuper des enfants et des élèves qui ont des difficultés de comportement. Et nous venons de faire passer tout le dossier de la pédagogie spécialisée."
Sujets TV et radio: Olivier Kurth et Jessica Monteiro
Adaptation web: Frédéric Boillat