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Sous pression, les médecins jurassiens demandent une faveur aux entreprises

Face à la grippe et pour ménager les généralistes, la Société médicale jurassienne demande aux entreprises de ne plus exiger de certificat dès le premier jour d'absence
Face à la grippe et pour ménager les généralistes, la Société médicale jurassienne demande aux entreprises de ne plus exiger de certificat dès le premier jour d'absence / 12h45 / 2 min. / le 3 mars 2023
Les cabinets médicaux suisses sont surchargés en raison de la grippe, en particulier dans le Jura. Pour ménager les généralistes, la Société médicale jurassienne vient de demander aux entreprises de ne plus exiger de certificats médicaux dès le premier jour d’absence.

La doctoresse Jessica Colombé ne sait plus où donner de la tête. De nombreux patients ont besoin d’un certificat d’arrêt de travail. Ces derniers temps, jusqu’à 50% des consultations dans son cabinet de Courroux (JU) sont liées à la grippe.

"On essaie de voir un maximum de monde, mais on ne peut pas répondre forcément de manière positive à tout le monde", explique la médecin généraliste. "On essaie de dévier le moins possible sur la consultation de garde et de répondre aux patients pour qu’ils n’aillent pas encombrer les urgences."

Entreprises sollicitées

La situation est donc tendue dans les cabinets, ce qui a poussé la Société médicale du canton à interpeller la Chambre de commerce et d’industrie du Jura.

"Afin d’alléger le travail des médecins, nous souhaiterions que les entreprises puissent renoncer dans la mesure du possible à exiger un certificat de travail dès le 1er jour d’absence", a-t-elle demandé par courrier.

Selon la loi, un certificat est exigé à partir du troisième jour d’absence pour cause de maladie. Toutefois, les employeurs sont dans leur bon droit d’en réclamer un à partir du premier jour.

Dialogue avec les médecins souhaité

"J’entends totalement la demande des médecins qui sont sous pression parce qu’il y a une situation particulière liée à une épidémie de grippe", déclare Pierre-Alain Berret, directeur Chambre de commerce et d’industrie du Jura.

"Mais en même temps des entreprises nous disent qu’elles souhaiteraient parfois davantage de dialogue avec les médecins généralistes lors de la délivrance ou du prolongement de certains certificats de travail."

Idem à Neuchâtel

Confronté au même problème de grippe, les médecins du canton de Neuchâtel ont récemment entrepris une démarche identique. Ils en appellent à la responsabilité individuelle.

Si le patient "n’est pas inquiet pour sa santé, il peut se renseigner auprès de son employeur s’il a besoin de solliciter le système sanitaire, son médecin ou les urgences pour une incapacité dès le premier jour", explique Dominique Bünzli, le président Société neuchâteloise de médecine.

Entre les intérêts des employeurs et ceux des médecins généralistes débordés par la grippe, le compromis est difficile à trouver.

Daniel Bachmann/ami

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