"Le projet de Haute-Sorne est une catastrophe annoncée non seulement pour la population jurassienne aujourd'hui, mais aussi pour les générations futures", estime Jack Aubry, président de l'association Citoyens Responsables Jura (CRJ). Pour cet opposant, ce projet est une expérience désastreuse pour toute une région.
Le document présenté mardi par ce collectif énumère les arguments qui plaident selon lui pour l'abandon de ce projet de géothermie profonde. Il mentionne la protection des eaux souterraines, la consommation d'eau, les risques de sismicité ou encore ceux qui sont liés à la radioactivité. Le collectif doute aussi du caractère durable du projet soutenu par la Confédération.
Relancer le débat au niveau politique
Avec ce document, le collectif espère que les députés jurassiens se saisissent à nouveau de ce dossier. Une initiative populaire avait été déposée contre ce projet avant d'être invalidée en 2018 par la Cour constitutionnelle. Le Tribunal fédéral avait lui rejeté la même année le recours déposé par des habitants de Haute-Sorne.
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"On n'invente rien même si cela paraît effrayant", a déclaré Jack Aubry, qui a répété que le principe de précaution devait être appliqué. "Il est minuit moins une, les forages sont quasi prêts à démarrer", ajoute l'association opposée depuis maintenant une décennie à ce projet.
Des premiers tests effectués
Si les forages n'ont pas débuté, les promoteurs ont testé en février des capteurs pour mesurer l'activité sismique. Une phase de forage d'exploration devrait débuter en 2024. La production d'énergie n'interviendra pas avant l'horizon 2028-2029 selon le calendrier prévisionnel la société Geo-Energie Suisse basée à Zurich. Le projet est géré par une société soeur, Geo-Energie Jura.
Relancé l'année dernière après un revirement du gouvernement, ce projet prévoit la production d'électricité pour environ 6000 ménages grâce à la stimulation hydraulique. L'Etat affirme avoir renforcé la sécurité de ce projet avec une réévaluation du risque de manière permanente, assurant que tout a été mis en oeuvre pour ne pas exposer la population et l'environnement.
Une commission de suivi et d'information a été créée pour jouer la carte de la transparence et répondre au public. Elle a mis sur pied un protocole de fissures des bâtiments dans la zone concernée par ce projet. Cette commission entend dépassionner le débat et jouer la transparence. CRJ a refusé d'y participer, estimant qu'elle n'était pas neutre.
ats/boi