Avec l'adoption du plan équilibre, la fonction publique jurassienne contrainte d'économiser
Tous les partis ont souligné l'urgence d'assainir les finances. "On ne peut pas rester dans l'inaction, le Parlement doit assumer ses responsabilités par des actes concrets", a déclaré le président de la Commission de gestion et des finances (CGF) André Henzelin (PLR).
Pour la ministre des finances Rosalie Beuret Siess (PS), il aurait été irresponsable de ne pas prendre de mesures. Le Gouvernement jurassien estime que l'adoption de cet arrêté est une première étape.
Premier projet contesté
Les mesures retenues à l'issue d'un long débat vont permettre des améliorations des finances de 31,9 millions en 2024, de 35,8 millions en 2025 et de 32,9 millions en 2026. Nommé "Plan équilibre 22-26", ce programme d'austérité doit permettre au canton du Jura de trouver un équilibre financier à l'horizon 2026.
Une première version du projet aurait dû être soumise aux députés en décembre, mais son examen avait été repoussé en raison d'un vaste mouvement de contestation. Le projet soumis mercredi aux élus ne comprenait ainsi plus la mesure la plus contestée, soit une semaine supplémentaire de congé non payée pour le personnel de l'Etat.
>> Relire : Delémont se mobilise contre le plan d'austérité du gouvernement jurassien
Economies sur les salaires
Les députés jurassiens ont adopté à la place une réduction linéaire des salaires de la fonction publique de 1,9% pour une durée limitée à trois ans. Ils ont préféré par 32 voix contre 24 cette variante à celle prévoyant une réduction des salaires de 1% pour les salaires jusqu'à 7000 francs et de 2% pour les salaires supérieurs à 7000 francs pour une durée de 3 ans dès 2024.
Diminution du seuil maximal pour l'octroi du subside pour les primes d'assurance maladie, report du passage du taux de l'impôt sur le bénéfice de 16% à 15%, suppression des subventions aux communes pour les trottoirs et l'éclairage public et acquisition d'un deuxième radar semi-stationnaire sont quelques-unes des mesures adoptées pour améliorer les finances jurassiennes.
Pas de hausse de la quote-part du patient dans la prise en charge à domicile
Les députés ont en revanche refusé de supprimer la contribution annuelle de 230'000 francs à la Fédération interjurassienne de coopération et de développement. Par 30 voix contre 29, ils n'ont pas non plus voulu d'une augmentation de la quote-part du patient dans la prise en charge à domicile.
La première version de ce programme d'économies n'avait de loin pas fait l'unanimité. Une pétition munie de 3768 signatures demandant à l'exécutif de revoir sa copie avait été remise le 23 novembre à la présidente du Parlement. Les signataires souhaitaient l'ouverture d'un nouveau processus qu'ils voulaient plus participatif.
ats/juma