Trois cortèges ont rallié le site de la manifestation tout à côté de l’endroit où est prévu le forage. Le rassemblement, qui s’est déroulé dans le calme, a réuni même plus de monde qu’espéré par les organisateurs, qui pensaient fédérer quelque 500 personnes pour ce premier grand rassemblement organisé contre le projet de géothermie profonde en Haute-Sorne.
Il y a bien eu quelques petites manifestation depuis près de deux ans, mais celle-ci se voulait d’une ampleur inégalée. Objectif atteint pour les opposants, qui parlent d’un véritable signal envoyé aux autorités cantonales et aux promoteurs.
Les manifestant sont venus de tout le Jura, et pas seulement des villages directement concernés, et également d’autres cantons et même d’Alsace, où un projet similaire a été suspendu après plusieurs secousses.
"Expérience désastreuse pour toute la région"
Les opposants à la géothermie profonde ont répété exiger "l'arrêt immédiat d'un projet clivant". Selon l'association CRJ, le projet de Haute-Sorne est une catastrophe annoncée non seulement pour la population jurassienne aujourd'hui, mais aussi pour les générations futures, "une expérience désastreuse pour toute une région".
"Il est minuit moins une, les forages sont quasi prêts à démarrer", ont avancé les opposants. Pour rappel, une initiative populaire avait été déposée contre le projet avant d'être invalidée en 2018 par la Cour constitutionnelle. Le Tribunal fédéral avait lui rejeté la même année le recours déposé par des habitants de Haute-Sorne.
Le projet prévoit, selon les promoteurs, la production d'électricité pour 6000 ménages, grâce à la stimulation hydraulique, une sémantique qui déplaît fortement aux opposants qui préfèrent parler de fracturation hydraulique.
Protection des eaux et fissures
Outre le risque de séisme, ils critiquent les promoteurs d’une énergie soi-disant propre qui se permettent de venir compromettre les ressources en eaux de la région.
L'association dénonce également le protocole de fissures récemment envoyé à plus de 2500 propriétaires fonciers dans un rayon de 2,5 kilomètres. Il ne correspond pas à la convention signée l’année passée entre les promoteurs et l’Etat jurassien, selon les opposants, qui prévoient déjà de nouvelles mobilisations.
Les promoteurs ont testé en février des capteurs pour mesurer l'activité sismique. Une phase de forage d'exploration devrait démarrer l'an prochain. La production d'énergie n'interviendra pas avant l'horizon 2028-2029, selon le calendrier prévisionnel de la société zurichoise Geo-Energie Suisse (GES).
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gk/miro avec ats