Pas moins de 56 attaques ont été recensées en Suisse en 2022, et elles se poursuivent: deux nouvelles ont eu lieu la semaine passée dans les cantons d'Argovie et de Zurich.
Les explosifs sont aussi de plus en plus utilisés, raison pour laquelle la police fédérale (Fedpol) a notamment recommandé aux établissements bancaires de ne plus installer de bancomats dans les bâtiments habités. Elle craint en particulier qu'il y ait un jour des victimes.
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Face à cette situation, certaines banques ont décidé de fermer leurs points de retrait durant la nuit ou de renforcer leur sécurité.
La cage de fer
Dans cette optique, ils pourront notamment compter sur la petite entreprise Fram Liner SA, basée à Courtedoux dans le Jura et qui commercialise depuis deux ans le système "Talos", une cage d'acier munie de caméras qui déploie un store blindé motorisé.
"Par rapport au temps qu'il faut pour que les criminels puissent accéder au bancomat, soit trois à cinq minutes selon Fedpol, je peux vous dire que le système est imparable", explique son créateur Frédéric Ramseyer mercredi dans Forum.
"Par ailleurs, dès que l’appareil comprend qu'il est attaqué, il déclenche une alarme automatique", poursuit-il. "Donc il est vraiment inutile de vouloir attaquer un bancomat protégé par ce système."
>> Plus d'informations sur le système : Une cage blindée et des caméras intelligentes pour protéger les bancomats
Peu de ventes
Si la protection n'est pas obligatoire, elle est désormais vivement encouragée. Dans le Jura, l'Etablissement cantonal d'Assurance facture désormais aux banques une surprime de 900 francs pour leurs bancomats qui ne sont pas sécurisés.
Mais pour Talos, le succès n'est pas encore au rendez-vous. "Nous en avons vendu trop peu, seulement une quinzaine" opérationnels pour le moment, déplore le Jurassien. Pourtant, il évoque un coût raisonnable, "entre 20'000 et 30'000 francs selon les modèles".
Nouveaux bancomats protégés
D'autant que le nombre de bancomats diminue en Suisse. D'environ 7500 il y a quelques années, il est passé à 5500 aujourd'hui. Ce que salue Frédéric Ramseyer.
"Je pense qu'il y a une réflexion de fond à avoir. Il y a des bancomats qui sont vraiment trop dangereux, en raison de leur vétusté ou de leur emplacement. Et aujourd'hui, on voit les établissements bancaires les supprimer", expose-t-il. "Par contre, ce qui me réjouit, c'est que les éléments qui sont conservés ou renouvelés sont désormais protégés."
Propos recueillis par Mehmet Gultas/jop