En 2006, Isidor Huber avait imaginé une collaboration entre le Jura et Bâle-Campagne, avant de la concrétiser en 2012 avec son homologue du lycée cantonal à Porrentruy. A quelques jours de sa retraite, il a salué en français ce week-end à Porrentruy les diplômés de la maturité de la dernière volée en date.
Pour le ministre jurassien de la Formation Martial Courtet, cette maturité bilingue est une formidable opportunité pour le Jura, où l’apprentissage de la langue allemande a longtemps souffert de l’histoire mouvementée du canton.
"Avec cette prise de conscience de l'importance de ce lien avec les autres cantons dans un but de formation mais également d'emploi pour plus tard, on pense qu'une étape a été franchie. Chaque année, nous avons un peu plus de demandes pour cette maturité bilingue. On doit sélectionner, on ne peut pas prendre tout le monde", s'est enthousiasmé Martial Courtet lundi dans La Matinale de la RTS.
Attentes plus qu'atteintes
Pour Isidor Huber, ce projet tient toutes ses promesses et dépasse même les attentes. "On a vu avec les premiers résultats que ce cursus produisait des élèves formidables. Chaque année, on reçoit des prix d'excellence et on a découvert en cours de route des éléments que l’on n’avait même pas envisagés quand on a créé le projet. Par exemple, on a vu que cette approche bilingue des matières produit quelque chose qui fait avancer ces étudiants plus loin que les autres."
Elargir à d'autre cantons
Pour cet ardent défenseur du bilinguisme, cette maturité pourrait faire école ailleurs en Suisse avec un peu de volonté et d’énergie. "Des gymnases tels que Berthoud, Langenthal ou Soleure pourraient faire un échange avec par exemple Neuchâtel ou Fribourg", estime-t-il.
Pour l’anecdote, Isidor Huber a reçu pour son départ une carte de remerciement de la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider. La Franc-montagnarde était à la tête du Département jurassien de la formation lors du lancement de cette maturité bilingue intercantonale.
Gaël Klein/asch