"La consommation des énergies fossiles ne faiblit pas. Il y a encore du chemin à faire pour décarboner notre mode de vie", a estimé le ministre jurassien de l'Environnement David Eray lundi devant les médias. "Les mesures du plan climat sont variées et concernent de nombreux acteurs", a-t-il ajouté en détaillant cet élément du programme de législature.
D'ici à 2050, le canton du Jura veut diviser ses émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre par quatre, en décarbonant complètement son électricité. Il prévoit aussi de renforcer les capacités de stockage du carbone sur son territoire.
La stratégie jurassienne doit donc contribuer à ne plus rejeter dans l'atmosphère davantage de gaz à effet de serre que ce que les réservoirs naturels et artificiels peuvent absorber. Cet objectif est d'ailleurs inscrit dans la législation fédérale.
Lutte contre le consumérisme
Le Plan climat Jura poursuit au total 25 objectifs répartis dans sept domaines d'action: énergie, mobilité, agriculture et alimentation, économie circulaire, cadre de vie, accompagnement au changement et gouvernance.
Dans les quatre premiers domaines, les mesures visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le domaine "cadre de vie" doit permettre de développer les mesures d'adaptation au changement climatique. Quant aux deux derniers, ils proposent d'instaurer des mesures transversales et sociétales pour atteindre les objectifs.
Parmi les mesures figurent le développement de l'énergie photovoltaïque, la poursuite de l'assainissement des bâtiments de l'Etat, la réduction de l'usage individuel de la voiture, la lutte contre le gaspillage ou encore le renforcement des filières locales de fruits et légumes.
Invité dans le 12h30 de la RTS, David Eray a déclaré vouloir "développer l'économie circulaire au niveau de l'industrie, des services, de l'administration et des citoyens afin de diminuer l'impact indirect CO2 de notre comportement consumériste". La lutte contre le consumérisme consistera principalement à inciter la population à se rendre compte qu'elle ne doit pas être une simple consommatrice et "qu'à travers cette approche, nous pouvons avoir un impact moins grand en termes d'émissions de carbone dans notre façon de vivre", a-t-il expliqué.
Pas encore de financement
Le gouvernement assure avoir fait en sorte que la planification maintienne la qualité de vie de la population à un haut niveau et lui donne des outils pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre. David Eray se dit confiant que le Parlement soutienne cette démarche.
De 2024 à 2027, le coût total consacré à la politique climatique devrait s'élever à 17,4 millions de francs. Mais le plan climat ne bénéficie pour l'heure d'aucun financement. Sa mise en oeuvre dépendra donc essentiellement des ressources humaines et financières qui pourront lui être allouées par le Parlement à travers le budget. Des recherches de fonds sont aussi à l'étude.
En raison de la situation financière difficile du canton du Jura, la démarche devra pouvoir être mise en oeuvre avec de faibles ressources humaines supplémentaires.
ats/iar