Le 13e salaire des fonctionnaires de Delémont, une exception aujourd'hui attaquée
La Ville de Delémont offre à tous ses collaborateurs et collaboratrices un 13e salaire de 7500 francs, quel que soit le poste. La pratique, vieille de 40 ans et unique en Suisse, suscite aujourd'hui des débats.
"Ce 13e salaire partagé est le total de tous les salaires des employés de la commune, mis ensemble dans un pot commun et partagé de manière équitable pour l'ensemble du personnel à la fin de l'année", explique Mylène Chatelain, ludothécaire à Delémont, mardi dans le 12h45 de la RTS.
"C'est un petit plus qui fait du bien quand on a un petit salaire et c'est une belle manière, discrète aussi, de s'aider mutuellement", se réjouit la ludothécaire qui, comme ses collègues également au bas de l'échelle salariale, touche mensuellement 4500 francs.
Delémont est la dernière ville de Suisse à proposer un tel 13e salaire. Mais jusqu'à quand? Instaurée il y a 40 ans, cette pratique a été remise en question lors de la séance du Conseil de Ville lundi soir.
Au détriment des hauts salaires
Si ce 13e salaire solidaire bénéficie aux bas revenus, des élus ont en effet rappelé qu'il prétérite tous les autres.
"Il y a aussi les postes de cadres: on laisse entendre qu'on a de la peine à recruter ce type de profil, un 13e salaire partagé ne va pas améliorer les choses", estime la conseillère de Ville Florine Jardin (PCSI).
Les coûts de la suppression
Le Conseil de Ville delémontain a finalement décidé de maintenir ce 13e salaire partagé, sensible aussi à l'argument du coût de sa suppression, estimé à 110'000 francs.
"Si on devait le supprimer, il y a aussi les droits acquis à prendre en considération. Les personnes qui l'ont touché jusqu'à maintenant auraient le droit de l'avoir par la suite, ce qui représenterait une charge supplémentaire pour la Municipalité", indique le maire de Delémont Damien Chappuis.
Le 13e salaire partagé n'est pas sauvé pour autant: il sera à nouveau débattu lors de la prochaine révision du système salarial du personnel communal.
Thierry Grünig/kkub
Publié