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Poisson d'eau douce rare, l'apron pourrait disparaître du Doubs

Spécimen du Rhône, l'apron ne se trouve que dans le Doubs en Suisse. [Wikipedia - Erimouche]
Spécimen du Rhône, l'apron ne se trouve que dans le Doubs en Suisse. - [Wikipedia - Erimouche]
La survie de l'apron est sur le fil du rasoir. Après les pêches de sauvegarde menées durant l’été dans la région de St-Ursanne (JU), les différents partenaires décideront au printemps s’il y a lieu de poursuivre les investigations. Jusqu'à présent, un seul spécimen a été trouvé.

L'apron est un poisson qui vit exclusivement dans le bassin du Rhône et, en Suisse, uniquement dans la rivière du Doubs. Ces dernières années, sa présence est toutefois devenue de plus en plus rare.

Afin de préserver l'espèce, des recherches ont été lancées pendant l'été avec comme objectif de capturer des spécimens et de les transférer dans des aquariums à Aquatis, à Lausanne. Mais un seul spécimen a été retrouvé, ce qui fait craindre l'extinction de l'espèce.

"Il aurait fallu capturer des dizaines d'individus"

"Je suis assez pessimiste. On constate que la souche du Doubs est pratiquement éteinte", explique Laurent Gogniat, responsable du domaine "Nature" à l'Office jurassien de l'environnement, lundi au micro de la RTS.

"Il aurait fallu capturer plusieurs dizaines d'individus pour assurer le renouvellement en captivité de cette espèce, mais on doit aussi se poser des questions sur la qualité de l'habitat par rapport à une éventuelle action de sauvegarde de l'espèce", ajoute-t-il.

Les décisions sur les éventuelles suites de l'opération n'ont pas encore été prises et il faudra attendre le printemps prochain pour avoir une réponse.

>> Réécouter l'interview de Laurent Gogniat du domaine "nature" à l'Office jurassien de l'environnement :

Le Doubs près du village jurassien de Soubey. [Keystone - Christian Beutler]Keystone - Christian Beutler
Interview de Laurent Gogniat, responsable du domaine 'nature' à l’Office jurassien de l’environnement / Le Journal horaire / 1 min. / le 25 décembre 2023

Une hybridation avec les populations françaises

Pour les organisations environnementales, tout doit être mis en oeuvre pour sauver l'espèce. Chargée de projet au sein de la communauté d'intérêts "Doubs vivant", Céline Barrelet estime que rien n'est encore perdu.

"On a quand même été très réjoui d'avoir trouvé au moins un individu. Cela montre que l'espèce n'est pas éteinte et donc que les efforts de prospection ont valu la peine", juge-t-elle.

Pour elle, il convient désormais de "maintenir le patrimoine génétique" de l'apron du Doubs. "On prône une hybridation possible avec des populations de France afin de pouvoir maintenir cette souche. C'est quelque chose qu'il faut encore analyser et qui doit bien entendu être validé par ceux qui portent ensuite un tel programme de conservation (..) mais on estime qu'il vaut vraiment la peine de tenter le tout pour le tout", conclut-elle.

>> L'interview intégrale de Céline Barrelet:

Reportage radio: Gaël Klein

Adapation web: ther

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