Gauthier Corbat sur la reconstruction de Notre-Dame: "J'ai été frappé par le retour de la population"
Le groupe jurassien Corbat a contribué à reconstruire la cathédrale Notre-Dame de Paris après l'incendie qui l'a ravagé en 2019. La charpente a été terminée en décembre dernier et la réouverture du monument au public est prévue pour la fin de cette année.
Notre-Dame de Paris commence à renaître de ses cendres en retrouvant une partie de sa charpente
Dans la foulée de l'incendie, le directeur-adjoint du groupe Gauthier Corbat a répondu à l'appel de reconstruction en soumettant un dossier de candidature via sa société. "J'ai très vite senti qu'il y avait une carte à jouer. Il y avait une dimension marketing par rapport à notre présence. Je souhaitais que la filière du bois suisse soit représentée, sachant que notre entreprise, et plus largement notre région, est liée à la France", relève l'entrepreneur vendredi dans La Matinale de la RTS.
Le groupe Corbat est la seule scierie étrangère à avoir participé à la reconstruction de la cathédrale. Des "pièces massives" de bois français, privilégié pour les travaux, ont été amenés en Suisse.
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Une "carte de visite"
Gauthier Corbat dit avoir été particulièrement touché par la résonance de son projet au sein de la population. "Je mesurais évidemment la chance de travailler sur un tel chantier et de reconstruire une charpente qui était centenaire. Mais ce qui m'a le plus frappé, c'est le retour de la population, qui est très émouvant. C'est devenu une carte de visite; il est très rare que les gens que je rencontre ne me parlent pas de ça, dans le Jura comme ailleurs", raconte-t-il.
Le Jurassien souligne aussi que sa participation à la reconstruction de Notre-Dame a des retombées professionnelles, notamment avec l'ambassade suisse à Paris. Des discussions sont en cours pour organiser une journée jurassienne en fin d'année autour de la réouverture de la cathédrale, mais aussi à l'occasion des 50 ans du plébiscite d'autodétermination de 1974 dans le canton du Jura.
"C'était vraiment intéressant d'avoir des contacts à un haut niveau" avec la France, poursuit Gauthier Corbat. "Le président [de France Bois Forêt, Jacques Ducerf] nous a d'ailleurs fait l'honneur de venir nous visiter pour discuter de notre participation au chantier, mais aussi d'autres projets de développement dans le milieu du bois."
La filière du bois suisse valorisée
Le directeur-adjoint du groupe Corbat explique également son engagement dans le projet de reconstruction par une sensibilité à l'aspect culturel de Notre-Dame. "A titre personnel, en tant qu'arrière-petit-fils de scieur, cela m'a beaucoup ému de savoir qu'une charpente centenaire était partie en fumée. Je mesurais aussi la valeur de cette charpente et de la cathédrale sous l'angle patrimonial et artistique", ajoute le diplômé en histoire de l'art.
La scierie jurassienne "a essentiellement travaillé pour la flèche" du monument parisien. Mais l'entreprise attend encore de connaître où sont placées précisément ses pièces, précise Gauthier Corbat.
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Selon lui, la participation de son entreprise au chantier français représente une "marque de reconnaissance" pour la secteur du bois suisse. "Montrer ce que l'on peut faire avec du bois sur des éléments aussi prestigieux et montrer que la Suisse - et des scieries telles que la nôtre - peut participer à un tel chantier, est une manière de mettre en avant une filière qui n'a peut-être pas toujours la lumière qu'elle mérite", souligne-t-il.
Propos recueillis par Pietro Bugnon/iar