Claude Hêche: "Je m'interroge sur ce monde où les grandes puissances se partagent des bouts de pays"
Le 6 novembre 1994, Claude Hêche était élu au Gouvernement jurassien. Le socialiste y a siégé pendant 12 ans et a ensuite été élu au Conseil des Etats en 2007. Il a notamment dirigé la Chambre des cantons en 2015, devenant le premier Jurassien à accéder à ce poste.
Claude Hêche a quitté la Coupole fédérale en 2019, laissant en même temps de côté la politique. A 71 ans, il demeure très actif et oeuvre pour la collectivité, notamment autour du HC Ajoie.
"Mais pourquoi donc voulez-vous reparler des vieux dinosaures?", a d'abord répondu Claude Hêche à la RTS, mais le Jurassien a finalement accepté d'évoquer sa nouvelle vie après la politique dans l'émission Couleurs Locales.
Un engagement pour la patinoire de Porrentruy
Au moment de sa retraite politique, Claude Hêche avait déjà un projet en tête: la rénovation de la patinoire de Porrentruy. Ayant pris la présidence du comité de soutien, il a contribué à réunir les 35 millions de francs nécessaires à l’opération: "C'est un travail collectif, inévitablement! On a réussi un projet à dimension jurassienne."
J’ai bénéficié de telles retombées, de telles reconnaissances, que je me dois de donner quelque chose en retour
Ce rôle d’ambassadeur, Claude Hêche l’a endossé d’autant plus volontiers qu'il est supporter du HC Ajoie depuis près de 40 ans. Il vient à la patinoire pour les matches, bien sûr, mais pas seulement: "Il faut aimer les gens pour venir ici, il faut échanger. Et puis on vit des émotions partagées, c’est fantastique. Toutes les couches sociales se retrouvent."
Un musée personnel
Chez lui, le socialiste a réuni un véritable musée personnel avec toutes les acquisitions et les cadeaux reçus lors de ses voyages à l’étranger, mais aussi des choses plus intimes, comme sa vie d’adolescent aux côtés de parents restaurateurs. L’occasion pour lui d’évoquer le pape François, un imam d’Alger ou son séjour à Gaza en 1993. "Je m'interroge sur ce monde où les grandes puissances se bornent à regarder, à partager des bouts de pays, c'est inacceptable."
Le plus fondamental, c’est d’aimer les gens
Aujourd’hui, Claude Hêche met son temps libre et sa disponibilité au service de nombreuses causes: à Caritas, pour les enfants malades en Arménie, pour le slow up. C'est à ses yeux un juste retour des choses: "J’ai bénéficié de telles retombées, de telles reconnaissances, que je me dois de donner quelque chose en retour."
Grand-père de sept petits-enfants, âgés de 15 mois à 18 ans, qu'il accueille tous au moins une fois par semaine, il sait ce qu’il veut leur léguer: "Ce qui compte, c’est le boulot, c’est l’efficacité, et puis pour moi le plus fondamental, c’est d’aimer les gens."
Olivier Kurth/boi