Sur les hauteurs de l'Everest, dans les profondeurs des Maldives, au Cameroun ou en Islande, le drapeau jurassien a flotté partout sur la planète grâce à celles et ceux qui l'ont emporté dans leurs bagages.
En 2015, Jonathan Fleury l'a emmené lors d'un voyage sur le continent africain. Il lui a paru logique de déployer l'étendard jurassien au sommet du Kilimandjaro (5895 mètres), en Tanzanie.
"Nous nous sommes dits qu'il fallait prendre le drapeau avec nous, que si nous arrivions au sommet, nous pourrions le montrer à tout le monde. En tant que Jurassien, pour le plus jeune canton suisse, c'est une fierté de montrer que nous sommes là. C'est émouvant pour nous de faire de belles choses comme ça", témoigne-t-il samedi dans le 19h30.
"Les gens ont livré une part d'eux-mêmes"
Comme Jonathan Fleury, 450 personnes ont participé au concours photo "Il flotte notre drapeau" lancé par le canton du Jura, afin de fêter le cinquantième anniversaire du plébiscite qui a conduit à la création du canton le 23 juin 1974.
Le jury a été séduit par la diversité des clichés reçus. "C'est intéressant de voir à quel point les gens ont aussi livré une part d'eux-mêmes, une part de leur vie, parfois de leur famille ou d'un événement de leur vie. Ça nous a touchés", a reconnu le ministre et président du jury Martial Courtet.
Le concours est désormais terminé. Le jury va maintenant sélectionner un panel d'images qui seront exposées du 23 juin au 11 août 2024 sur l’esplanade du Théâtre du Jura, "offrant ainsi une galerie à ciel ouvert de l'identité jurassienne", selon les mots des organisateurs.
Tout un symbole
A l'inverse des autres cantons suisses, le drapeau jurassien a été créé en 1947, 32 ans avant l'entrée en souveraineté du canton, ce qui peut expliquer l'attachement des Jurassiennes et des Jurassiens à leur emblème cantonal.
"Un symbole comme un drapeau peut être la résultante d'une identité. Chez les Jurassiens, en quelque sorte, le symbole a constitué le moyen graphique de leur lutte. Il a été à la tête de tous les événements importants et les gens gardent ça dans la mémoire collective. C'est cohésif, c'est vainqueur et c'est espérant", analyse le sociologue et professeur honoraire de l'Université de Genève Jean Kellerhals.
Sujet TV: Olivier Kurth
Adaptation web: jfe