La démission de Jacques Gerber, ministre de l'Economie et de la Santé, fait suite à sa nomination il y a 15 jours au poste de délégué de la Confédération pour l'Ukraine dès le 1er janvier 2025. Il assumera la direction du groupe de travail chargé de mettre en place le programme de la Suisse pour l'Ukraine.
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Le PLR Jura a décidé à une majorité de 28 voix contre 9 et 4 abstentions de ne pas présenter de candidat pour le remplacer et donc de renoncer à son siège au gouvernement. Ce n’est pas la première fois qu’il en sera absent: il avait déjà perdu sa place à l’exécutif cantonal à la suite d’une élection partielle en 1993 et une deuxième fois dix ans plus tard, avant de la retrouver en 2007.
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Solidifier les bases et reconstruire
Le comité directeur du PLRJ l’a martelé: il ne s’agit pas d’un aveu de faiblesse. Le parti ne dispose tout simplement pas de candidature pour relever un tel défi. Et la direction dit assumer ses responsabilités. Pour elle, lancer un candidat alibi à tout prix ne peut que desservir le parti.
"On a auditionné des candidats et des candidates, mais le délai de candidature était très court", a expliqué jeudi dans La Matinale le président du PLRJ Martin Braichet. "On a préféré maintenir notre cap de l'objectif 2025 [prochain renouvellement complet de l'exécutif jurassien, ndlr]. "Ca peut être pris comme un aveu de faiblesse, mais il s'agit plutôt d'une analyse claire de la situation", défend-il. "On n'aurait rien gagné avec cette stratégie. On va solidifier nos bases, se reconstruire et aller de l'avant."
Retrouver de la liberté dans certains dossiers
La discussion a été animée, certains estimant que l’équilibre institutionnel était menacé. "Rentrer dans l’opposition, c’est bien", a-t-on aussi entendu. "Mais ce n’est pas dans l’ADN du PLR et on va chasser sur les terres de l’UDC, avec le risque que les gens préfèrent l’original et pas la copie", y a-t-on opposé.
La majorité de l’assemblée a finalement suivi son comité directeur, qui estime que le parti va pouvoir retrouver de la liberté dans certains dossiers et être plus critique qu’aujourd’hui. Il espère aussi que cette situation provoquera un électrochoc en vue des élections cantonales de l’année prochaine.
Sujet radio: Gaël Klein
Adaptation web: Vincent Cherpillod