L'imposante sculpture d'un fantassin de plus de 4,5 mètres en granit et d'un poids d'environ 6 tonnes fut placée non loin du col des Rangiers, côté Ajoie, en août 1924. Objectif: commémorer le dixième anniversaire de la mobilisation de l'armée suisse lors de la Première Guerre mondiale.
Dès les années 60, l'œuvre de l’artiste neuchâtelois Charles L’Eplattenier devient la cible des séparatistes jurassiens et finit par être abattue, décapitée et brûlée. Au début des années 2000, ses restes sont entreposés à Delémont.
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Un témoin historique
Aujourd'hui placés à La Caquerelle, les vestiges du Fritz restent la propriété de l'Etat jurassien, mais sont prêtés à l’association Groupe d’Histoire du Mont-Repais, qui est chargée de leur mise en valeur.
"Le but est de montrer le vestige comme un témoin de l'histoire et de toutes ses composantes", explique dans La Matinale Marc Meier, le coordinateur du projet. Il souligne que l'objectif n'est pas de rétablir le monument, mais d'exposer la statue dans son état actuel.
Le sujet reste très sensible dans la région, tant la Sentinelle a représenté le symbole de la mainmise bernoise sur le territoire jurassien. "Des gens trouvent que c'est dommage qu'elle ait été détruite, d'autres pensent qu'on ne devrait jamais la remettre [à sa place]. Mais elle fait partie de l'histoire jurassienne. Nous la montrons dans une exposition didactique qui présentera l'objet tel qu'il est et tout le monde trouvera son compte", déclare Marc Meier.
Le budget de l'opération dépasse le million de francs. L'association, qui cherche encore une partie du financement, espère ouvrir le musée au public à la fin de l'année, voire au début de l'année prochaine.
Gaël Klein/ami