Le terme Question jurassienne est utilisé pour la première fois en 1833, lorsque l'évêché de Bâle, annexé par la France après la Révolution, est offert au canton de Berne après le Congrès de Vienne en 1815. "Le canton de Berne s'est retrouvé avec l'actuel canton du Jura, l'actuel Jura bernois et Laufon, un district germanophone", explique Gaël Klein, correspondant de la RTS dans l'Arc Jurassien, dans Le Point J.
Il souligne que ce partage "faisait sens à l'époque". Pourtant, "les autorités bernoises se sont retrouvées avec un territoire qu'on a appelé officiellement Jura bernois, mais qui comportait des catholiques au nord, des protestants au sud et des Alémaniques, avec d'autres différences culturelles et juridiques. Bref, pas facile à gérer".
Ce découpage débouche sur "un premier mouvement séparatiste, créé en 1826, avec des manifestations contre le pouvoir bernois qui prennent de l'ampleur". S'en suivront presque deux siècles de velléités d'indépendance, d'abord en vue de la création du canton du Jura, puis pour le rattachement de certaines communes bernoises à celui-ci. Moutier, après de nombreux scrutins successifs, fera bientôt bouger la frontière.
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Moutier se sera prononcée pas moins de neuf fois sur son appartenance cantonale en 65 ans
Pourquoi Moutier joue-t-elle un rôle central dans la Question jurassienne? Comment se sont manifestées les tensions entre Jura et Berne? Quel a été le rôle de la Confédération?
Jessica Vial et l'équipe du Point J