Près de 1000 personnes sont sorties de l'Eglise dans le Jura l'an passé

Au total, 950 personnes sont sorties de l’Eglise catholique jurassienne en 2023, un chiffre deux fois et demie supérieur à la moyenne de ces dernières années. Cela représente 2% des fidèles catholiques du canton.

Et 72% des lettres de dédite ont été transmises aux paroisses entre septembre et décembre, soit juste après la publication de l'étude sur les abus sexuels commis au sein de l’Eglise catholique.

Pour mémoire, l'Université de Zurich avait publié une étude inédite dans laquelle étaient documentées plus de mille situations d'abus sexuels dans l'Eglise catholique en Suisse depuis le milieu du XXe siècle. Et selon les chercheurs, il ne s'agirait que de la pointe de l'iceberg, la plupart des cas n'ayant pas été signalés et des documents ayant été détruits.

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Une nette augmentation des sorties attendue au niveau suisse

Cette hausse des départs de l'Eglise ne surprend pas le Vaudois Roland Loos, président de la Conférence centrale catholique romaine, interrogé samedi dans le 12h30: "On s'attendait à ce genre de réactions et on peut le comprendre."

Au niveau suisse, les chiffres ne seront pas connus avant la fin de l'année, car il faut attendre que tous les cantons aient enregistré leurs données, mais ils devraient aussi être en nette augmentation. "Le phénomène est global, selon Roland Loos: depuis le 1er septembre, les sorties d'Eglise sont effectivement plus importantes." En 2022 déjà, plus de 34'500 catholiques avaient quitté l'Eglise au niveau national.

Des problèmes de financement

Et avec ces désaffections en cascade des paroissiens, l'Eglise doit redoubler d’efforts pour financer son existence. La réflexion a d'ailleurs déjà débuté il y a trois ans: catholiques et réformés ont mandaté une étude pour évaluer les recettes financières sur les 20 à 30 prochaines années. 

Roland Loos se dit conscient que les recettes financières vont inévitablement diminuer. "La question des abus n'a que renforcé ce phénomène. Il s'agit de mettre en place maintenant des mesures pour trouver de nouvelles sources de financement, qui ne sont pas nécessairement basées sur les impôts ecclésiastiques. Il faut aussi travailler avec les évêques pour trouver de nouvelles formes de vivre au sein de l'Eglise et changer passablement de choses."

Les trois organisations nationales de l'Eglise catholique romaine en Suisse ont par ailleurs prévu de faire le point le 27 mai à Zurich sur les mesures prises suite aux révélations de l’année passée, notamment celles qui sont destinées à lutter de manière encore plus systématique contre les abus dans le contexte ecclésial.

>> Revoir aussi l'entretien avec Mgr Charles Morerod, évêque du Diocèse de Lausanne Genève et Fribourg, dans Helvetica :

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Gaël Klein/boi