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Une meilleure collaboration franco-suisse exigée pour sauvegarder l'apron du Doubs

Spécimen du Rhône, l'apron ne se trouve que dans le Doubs en Suisse. [Wikipedia - Erimouche]
Renforcer la collaboration suisse et française pour sauvegarder l’apron du Doubs / La Matinale / 1 min. / jeudi à 06:17
L'avenir du poisson l'apron du Doubs reste toujours incertain malgré les efforts entrepris pour sauvegarder l’espèce. Alors que le seul spécimen connu va être transféré en France pour s'y reproduire, les autorités suisses et françaises sont appelées à renforcer leur collaboration.

Egalement connu sous le nom "Roi du Doubs", ce poisson d'eau douce est menacé de disparaître de la rivière franco-suisse. Actuellement, le seul spécimen trouvé, un apron femelle péché à St-Ursanne (JU) en 2023, vit dans un aquarium à Lausanne depuis plus d'une année.

Pour pallier la disparition de l'espèce, le Plan d’action national en faveur du Doubs, lancé en 2016 et salué par le Comité permanent de la Convention de Berne, été reconduit jusqu’en 2030 par l’Office fédéral de l’environnement et les cantons du Jura et de Neuchâtel.

Bien que la situation ne soit pas optimale, le spécimen d'apron du Doubs conservé à Lausanne va être transféré à Besançon pour s’y reproduire, selon les informations communiquées par l’Office fédéral de l’environnement.

Améliorer la collaboration

Afin d'améliorer la qualité du Doubs, le Comité de la Convention de Berne appelle les autorités suisses et françaises à renforcer leur collaboration. L’instance demande en particulier que le groupe binational pour la qualité de l’eau soit réactivé – une demande partagée par Doubs Vivant, qui rassemble Pro Natura, le WWF Suisse et la Fédération suisse de pêche.

La pollution n'a pas de frontière. Il faut absolument traiter la qualité de l'eau de manière conjointe entre la Suisse et la France.

Aline Chapuis, chargée de projet pour Doubs Vivant

"Au niveau politique, il existe un groupe binational qui travaille sur la qualité de l'eau, mais il ne se réunit plus depuis 2016. La pollution n'a pas de frontière. Il faut absolument traiter la qualité de l'eau de manière conjointe entre la Suisse et la France," estime Aline Chapuis, chargée de projet pour Doubs Vivant.

"Il n'y a pas un Etat qui en fait plus que l'autre. Mais les changements intervenus dans la politique française ont évidemment un impact sur ce dossier. S'il y a un roulement fréquent au niveau des politiques, il y aura un changement au niveau du système administratif," ajoute-t-elle.

Continuer à faire des efforts

Actuellement, les organisations non gouvernementales suisses réunies autour du projet Doubs vivant craignent toujours pour la survie de l’apron, même si de nombreux efforts sont entrepris pour améliorer son environnement.

"Les conditions ne sont pas encore favorables pour espérer un retour – ou une survie – de l'apron. Mais des choses se mettent tout de même en place. Par exemple, nous avons rétabli un régime hydrologique plus adapté à la faune piscicole. Par ailleurs, les projets avancent bien du côté de l'assainissement des seuils dans le Jura, ainsi qu'au niveau des stations d'épuration," détaille Aline Chapuis.

Sujet radio: Gaël Klein

Adaptation web: Raphaël Dubois

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