Le Jura s'est habitué au lynx, mais rien n'avait préparé un promeneur à tomber nez à nez avec son cousin d'Afrique, le caracal. "J'ai aperçu deux yeux dans la nuit à la lumière d'une lampe frontale. Il a fallu approcher et puis réaliser que ce n'était pas un lynx", confie David Lehmann mardi dans le 19h30.
Ce félin mâle ne représente pas de réel danger, même s'il ne craint pas de s'approcher de l'homme, au point de montrer le bout de ses oreilles lundi encore en plein village de Courgenay.
"C'est une espèce qui n'a strictement rien à faire sur notre territoire", souligne Amaury Boillat, inspecteur de la faune du canton du Jura. Sa présence dans le Jura est due à un agissement humain. Ce mâle est issu soit d'un parc officiel où il était détenu ou, pire, d'une détention illégale, selon ce spécialiste.
Un animal très tendance
C'est que ce type d'animal subit la lubie du moment d'avoir des félins domestiques chez soi. Une tendance renforcée par certains influenceurs, comme le rappeur Gims, qui s'exhibent avec un caracal sur les réseaux sociaux.
"Certains imaginent juste pouvoir garder un gros chat à la maison, mais cela ne fonctionne jamais. C'est une source de problèmes fous, sans compter leur souffrance. Désolé, ces animaux n'ont rien à faire dans les salons. Ce sont des actes à condamner", déplore Marc Ziehlmann, directeur du Sikypark de Crémines, un parc de sauvetage animalier.
Mais loin des paillettes, le caracal jurassien pourrait trouver refuge dans un lieu plus adapté. C'est ce qui est arrivé à Marte, un autre spécimen provenant lui aussi d'une saisie en Suisse et qui a été recueilli au Sikypark.
Le caracal jurassien devrait être capturé ces prochains jours, si possible en vie. La priorité est de ne pas le laisser dans cette nature qui n'est pas la sienne.
Sujet TV: Vincent Jacquat
Adaptation web: seb