Le canton du Jura se dote d'une stratégie contre l'augmentation de la criminalité. Le Ministère public renforce sa lutte contre les infractions qui créent un sentiment d'insécurité au sein de la population en agissant avec plus de rigueur et de rapidité.
"Les infractions contre le patrimoine, ainsi que l'aggravation des violences constituent les priorités de la politique de lutte contre la criminalité", a expliqué vendredi la procureure générale Valérie Cortat. Longtemps épargné par la criminalité, le canton est depuis quelques mois victime d'infractions violentes.
Prévention, célérité et rigueur
La stratégie contre la criminalité s'articule autour de trois axes: prévention, célérité et rigueur, a souligné la procureure générale. La police entend ainsi opérer des contrôles ciblés afin de détecter des armes ou intervenir auprès de mineurs alcoolisés. Le Ministère public veut arriver plus vite au stade de la sanction et agir avec plus de sévérité.
Cette politique est surtout le résultat d'une concertation entre le Ministère public, le Département de justice et police, ainsi que de la police comme en témoigne la présence aux cotés de la procureure du ministre Charles Juillard et du commandant Olivier Guéniat. Elle relève plus d'une vision globale que d'un catalogue de mesures, qui doit, selon le commandant Olivier Guéniat, "renforcer le sentiment de sécurité de la population".
Effectifs renforcés
Pour mettre en oeuvre cette politique, les effectifs de la police augmenteront comme annoncé de huit postes et le Ministère public demandera l'engagement d'un 6e procureur. "Mais nous aurions besoin de 15 à 20 policiers supplémentaires", a indiqué Charles Juillard qui relève que le Jura reste une région sûre de Suisse.
Mais le canton souffre de sa frontière extérieure qui est une porte d'entrée et de sortie de la criminalité, a expliqué la procureure en évoquant la délinquance transfrontalière. D'où l'importance des contacts et de la collaboration avec les policiers français.
ats/vtom