Le projet initial de la traversée autoroutière du site sensible de la forêt de Finges a subi moult changements. Aux deux tunnels prévus à l'origine ont été préférées des tranchées couvertes, mieux adaptées à la nature d'un sous-sol capricieux et moins chères, étant donné les nouvelles normes exigées dans les tunnels.
Retard
Conséquence: l'axe du chantier, l'emplacement des portails, les jonctions et les coûts ont dû être modifiés et le tout doit donc être soumis au Conseil fédéral. La phase d'autorisation actuellement en cours et la procédure de mise à l'enquête publique qui suivra pourraient durer entre deux et quatre ans, a indiqué lundi à Tourtemange (VS) Jacques Melly, chef du département valaisan des transports, de l'équipement et de l'environnement.
Sans connaître la date du début des travaux, il est impossible de prévoir quand le tronçon sera ouvert au trafic. Une pilule amère à avaler pour le Haut-Valais, plus de 20 ans après la définition de la traversée autoroutière du site de Finges.
"Le chantier va de l'avant"
La situation est plus réjouissante pour les trois autres tronçons encore à réaliser sur les plus de 30 kilomètres d'autoroute prévus entre Sierre et Brigue. Des ouvertures partielles ou complètes sont attendues entre 2016 et 2019. Entre La Souste et Gampel, les problèmes géologiques et les mouvements de terrain qui plombaient les travaux au niveau du tunnel de Riedberg ont été résolus. "Le chantier va de l'avant", a assuré Jacques Melly. Le tunnel devrait être ouvert au trafic en 2017.
Sur le tronçon Steg-Viège-Ouest, l'un des deux portails de la tranchée couverte doit être déplacé de 40 mètres en raison notamment de nouvelles prescriptions en matière d'incendie. Si aucune opposition n'est faite, le tronçon devrait être opérationnel en 2018/2019. Les travaux du tunnel de Viège prennent du retard en raison d'un recours contre une adjudication. Cela pose un problème de calendrier dans la perspective d'une ouverture complète de l'autoroute, a relevé Jacques Melly.
ats/bkel
Un projet "difficile à mener"
L'A9 dans le Haut-Valais "est un projet difficile à mener", a rappelé le chef du Département des transports, de l'équipement et de l'environnement.
D'une grande complexité, le chantier est marqué depuis des années par des conflits entre intérêts personnels et bien commun. Il souffre aussi de la difficulté à trouver un nouveau chef pour l'Office des constructions des routes nationales du Valais.
La confiance a en outre été mise à mal par des procédures judiciaires. Jacques Melly dit toutefois rester confiant. Pour une construction la plus rapide possible de cette autoroute, il demande que les intérêts personnels soient mis à l'arrière-plan.
L’OFROU pas inquiet
Alors que le Haut-valais espérait une ouverture de l'A9 au trafic à l'horizon 2019, le gouvernement n'avance aujourd'hui aucune date.
Une situation qui n'inquiète pas Jörg Röthlisberger, directeur suppléant de l'Office fédéral des routes (OFROU), qui a rappelé que les retards dans les chantiers autoroutiers ne sont de loin pas l'apanage du Valais.
L'ensemble du projet autoroutier dans le Haut-Valais est estimé à 4,1 milliards de francs. Jörg Röthlisberger a confirmé l'engagement et le soutien de l'OFROU au projet valaisan.
Pour l'achèvement des tronçons autoroutiers dans l'ensemble de la Suisse, l'OFROU a engagé 700 millions de francs par an pour les dix prochaines années.