Un an après les élections fédérales et trois ans avant les cantonales, les Jurassiens retournent aux urnes dimanche pour renouveler leurs autorités communales. Après plusieurs votes sous tension concernant des fusions de communes et avec le débat toujours électrique des éoliennes, les enjeux sont souvent locaux, mais des tendances pourraient tout de même se dessiner.
Si l'engouement pour les mairies a eu de la peine à prendre (élection tacite dans 38 des 57 communes, dont Delémont) et si les villages peinent à trouver des volontaires pour les conseils communaux, l'enjeu est néanmoins important pour le PDC, premier parti cantonal, qui a perdu des plumes lors des derniers scrutins. Assuré de gagner dans la capitale cantonale, il est aussi en course pour rafler les deux autres chefs-lieu de district, Porrentruy et Saignelégier.
Le PS pourrait lui perdre plusieurs communes, en plus de celle des Breuleux (tacitement, au profit du PLR), alors que les libéraux-radicaux restent bien implantés dans plusieurs fiefs.
Vers un ballottage à Porrentruy
Après la réélection tacite du démocrate-chrétien Pierre Kohler à la mairie de Delémont faute d'opposant, c'est la ville de Porrentruy qui va essentiellement focaliser l'attention lors des élections de dimanche. Trois jeunes candidats se disputent la mairie du chef-lieu ajoulot, en mains du PDC depuis 16 ans.
Le Parti démocrate-chrétien a choisi un nouveau venu en politique, le chef des impôts du canton, Pierre-Arnaud Fueg, comme candidat. Il affrontera deux conseillers municipaux sortant, le socialiste Julien Loichat et le PCSI Thomas Schaffter. Le vote de dimanche devrait donner lieu à un ballottage général.
La fin d'une époque à Saignelégier
Les regards vont également se tourner vers les scrutins organisés dans les Franches-Montagnes, quelques mois après le refus de la commune unique, un vote qui avait échauffé les esprits. Dans 8 des 13 communes (Le Bémont, Les Breuleux, La Chaux-des-Breuleux, Les Genevez, Lajoux, Montfaucon, Saignelégier et Soubey), le maire actuel ne peut, ou ne veut pas se représenter, certains à cause du refus de la commune unique.
Le district fait aussi face à l'absence de candidats et des élections libres ont lieu dans plusieurs villages. Ce n'est toutefois pas le cas dans les deux plus grandes communes, Le Noirmont et Saignelégier. Dans le chef-lieu, c'est une page qui se tourne avec le départ du maire René Girardin, en poste depuis 16 ans. Et les socialistes, qui lancent Joël Vallat, auront fort à faire pour rester en place en affrontant le représentant du PDC Bernard Varin.
Frédéric Boillat
Deux dates qui tombent mal
Le premier tour des élections communales jurassiennes a lieu le 21 octobre 2012. Cette date a été mal choisie de l'avis général dans le Jura, car elle tombe à la fin de deux semaines de vacances scolaires. La participation pourrait ainsi être plus faible qu'à l'accoutumée.
Le second tour est lui fixé le 11 novembre, une date également pas idéale, car elle tombe le week-end de la Saint-Martin. Or, la célèbre fête jurassienne durant laquelle on mange le cochon pourrait aussi aussi empêcher les électeurs de se rendre aux urnes.
De 83 à 57 communes
Depuis le dernier scrutin cantonal, le nombre de communes a drastiquement fondu dans le Jura, suite à deux vagues de fusion.
De 83 entités communales en 2008, le Jura est passé à 57 pour l'année 2013.
Et ce malgré deux récents échecs retentissants: la commune unique de Franches-Montagnes (de 13 à une seule commune) a été largement refusée en mars alors que seule trois communes sur sept (Vicques, Vermes, Montsevelier) ont accepté la commune de Val-Terbi en février.
En revanche, cinq communes avaient accepté en février la création de la commune de Haute-Sorne: Bassecourt, Courfaivre, Glovelier, Soulce et Undervelier.
Dernière fusion en date, en mars, Fontenais et Bressaucourt avaient accepté leur union.