Von Roll défie la justice et continue à payer ses frontaliers en euros
L'entreprise von Roll à Choindez (JU) continue à payer ses frontaliers en euros, bien qu'un tribunal arbitral a jugé cette pratique illégale en septembre, a appris la RTS jeudi. Mais pour l'instant, les travailleurs renoncent à faire valoir leur droit de peur d'être licenciés.
En septembre dernier, le tribunal arbitral jurassien avait décidé que les salaires en euros versés par l'entreprise von Roll à Choindez, dans le Jura, à ses employés étaient illégaux. Mais la société a choisi de ne pas se plier à la sentence. Et pour l’instant, sans une action civile des travailleurs frontaliers, personne ne peut l’y contraindre.
Pour obtenir réparation, les travailleurs frontaliers doivent en effet engager des procédures individuelles aux prud’hommes. A ce jour, étant donné le risque de licenciement, tous ont renoncé.
Le gouvernement prié d'agir
Le syndicat Unia demande désormais au canton d'intervenir. Une commission tripartite étudie actuellement le dossier Von Roll et son verdict est attendu en mars. Elle pourra intervenir si les salaires en euros entraînent un dumping salarial.
En attendant, les milieux politiques sont impuissants, même si le ministre de l’Economie critique très clairement la méthode de Von Roll: "Cela peut être un système extrêmement pernicieux et délicat", a commenté Michel Probst.
Contactée, l'entreprise von Roll a refusé de s’exprimer sur ces informations. Mais, la direction adresse régulièrement des messages à ses employés pour leur dire que la situation économique est compliquée et que les salaires en euros sont nécessaires pour y faire face.
Olivier Guerdat, Benoît Grandclément/boi
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