Le gouvernement jurassien et la Commission de gestion et des finances (CGF) du parlement cantonal annoncent dans un communiqué la suspension des travaux parlementaires concernant le projet de fusion des corps de police jurassien et neuchâtelois au sein d'une police commune de l'Arc jurassien (PAJ).
Les autorités jurassiennes expliquent que leur décision fait suite aux changements politiques intervenus au terme des élections cantonales neuchâteloises.
Des déclarations qui sèment le doute
Gouvernement et commission parlementaire font allusion "aux premières déclarations du nouveau conseiller d’Etat en charge de la sécurité, Alain Ribaux." Elles précisent que "ce projet ne peut avancer que s’il est réellement porté par les deux partenaires jurassien et neuchâtelois".
Les autorités jurassiennes veulent "accorder le temps nécessaire aux nouvelles autorités neuchâteloises de se positionner quant à la suite à donner à ce dossier très important."
Concrètement, le parlement jurassien interrompt pour l'instant le traitement du dossier. Le crédit de 395'000 francs prévu à cet effet est ainsi retiré de l'ordre du jour de la séance du 19 juin prochain.
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Un projet lancé en 2011
L'idée d'une police commune de l'Arc jurassien avait été lancée en avril 2011 (lire ci-dessous). Le ministre jurassien en charge de la Police Charles Juillard et son collègue neuchâtelois Jean Studer avaient alors confié le projet à Olivier Guéniat, devenu chef de la Police cantonale jurassienne.
Si cette fusion devait se concrétiser, elle constituerait une première en Suisse.
Les déclarations d'Alain Ribaux
L'inquiétude des autorités jurassiennes sont liées aux déclarations du conseiller d'Etat neuchâtelois Alain Ribaux, vendredi 24 mai, au moment de l'annonce de la répartition des départements au sein du nouvel exécutif cantonal.
Interrogé par la télévision régionale Canal Alpha sur le projet de fusion des polices, le nouveau chef du Département de la justice, de la sécurité et de la culture avait affirmé: "A priori, je ne suis pas emballé, mais je dois bien sûr voir à quel stade on en est, les motivations et le résultat auquel on est déjà arrivé aujourd'hui, je vais étudier ce dossier dans les semaines qui viennent".