La Cour constitutionnelle du canton du Jura confirme la décision de la juge administrative du 25 mars dernier concernant l'élection à la mairie de Porrentruy: le deuxième tour doit être annulé et le scrutin doit être répété.
Plus de quarante citoyens ainsi que Thomas Schaffter, le candidat élu, avaient formulé un recours contre cette décision.
Abus de grande ampleur
Selon la Cour constitutionnelle, l’ampleur des abus de droit de vote imputables aux deux personnes suspectées de fraude électorale est toutefois considérable. A eux deux, ils auraient ainsi détourné 280 voix, soit près de 14% des votes par correspondance.
La Cour estime par ailleurs que si l’on tient compte du faible écart de voix entre les candidats, il ne fait aucun doute que ces irrégularités ont été décisives dans l'élection du candidat PCSI Thomas Schaffter. Un nouveau vote était donc inévitable.
Voix détournées?
A noter encore ce détail croustillant: la justice jurassienne ne peut écarter l’hypothèse que la candidature de Pierre-Arnaud Fueg (candidat PDC) ait bénéficié de voix détournées d’électeurs membres des communautés d’ex-Yougoslavie.
Cette hypothèse résulte des déclarations d’un l’un des fraudeurs présumés. Mais ces irrégularités ne peuvent pas être prouvées de manière irréfutable.
Il reste aux parties une dernière voie de recours, le Tribunal fédéral.
Olivier Guerdat/olhor
Seulement deux candidats
La répétition du 2e tour de l'élection à la mairie de Porrentruy (JU) verra s'opposer le PCSI Thomas Schaffter au PDC Pierre-Arnauld Fueg. Toutefois, si ces deux candidats renonçaient à se représenter, la commune devrait organiser une élection complémentaire.
"La procédure est reprise au stade où elle se trouvait avant la décision de la justice d'annuler le 2e tour", a expliqué le président de la Cour constitutionnelle Jean Moritz. La répétition du vote doit se dérouler dans les mêmes conditions.
Un troisième candidat, comme par exemple l'actuel vice-maire, ne peut donc pas se lancer dans la course à la mairie du chef-lieu ajoulot.