Pour la seconde fois en quinze jours, le Parlement jurassien a donné son feu vert aux mesures OPTI-MA, annoncées début septembre par le gouvernement et qui prévoient 35 millions de francs d’économies.
Ni la pétition de 2500 signatures lancée par les Verts et la gauche alternative, ni la grogne de plusieurs communes ou encore celle des enseignants n’ont réussi à faire plier les députés.
Seules 24 des 141 mesures étaient de la compétence du Parlement. Les députés en ont finalement refusé deux: une réduction des subventions aux écoles privées (125'000 francs d’économies), et la facturation des cartes de facilité de stationnement pour les personnes à mobilité réduite (8000 francs de manque à gagner).
Privatisation du laboratoire cantonal
En revanche, le législatif a décidé de supprimer le Parlement de la jeunesse et de privatiser le laboratoire cantonal.
Il a aussi voté l’introduction d’un impôt minimal de 50 francs pour pratiquement tous les contribuables, une mesure qui doit rapporter 650'000 francs par an mais qui est présentée comme un acte citoyen. Elle se justifie, selon ses défenseurs, par la nécessité de faire contribuer l’ensemble de la population au fonctionnement de l’Etat et au financement de ses services.
Gaël Klein/oang
Consensus trouvé lors d'une table ronde
Ces mesures ne suscitent pas vraiment d’opposition, malgré la pétition, contrairement à ce qui se passe dans d'autres cantons comme Genève ou Neuchâtel.
La quasi-totalité des partis politiques avaient donné leur aval au programme d’austérité lors d’une table ronde demandée par le parti socialiste au début de l’année.
Le président du PSJ et le président du groupe parlementaire socialiste avaient alors expliqué qu’il était plus judicieux de négocier en amont avec le gouvernement et les autres partis, plutôt que de se retrouver en plénum avec un législatif majoritairement de droite, qui aurait pu imposer des mesures encore plus drastiques.
Canton au pied du mur
Face à un déficit structurel depuis plusieurs années, les autorités jurassiennes n’avaient pas d’autre choix que de couper dans les charges de l’Etat ou de trouver quelques recettes supplémentaires.
Le Parlement a pris ses responsabilités avec des décisions difficiles mais nécessaires au canton pour pouvoir investir dans l’avenir.
Sur les 35 millions de francs d’économies, 10 millions seront déjà intégrés au budget 2015.