Nommée fin mars par l'exécutif cantonal, la nouvelle patronne de l’Office de l’Environnement, à Saint-Ursanne, a été engagée sur proposition du ministre David Eray. Ce dernier souhaitait une personne extérieure à l’administration cantonale afin de donner un nouveau souffle à l’office dirigé durant huit ans par le radical Jacques Gerber, aujourd’hui ministre de l’Economie et de la Santé.
La nouvelle cheffe a été engagée après avoir passé avec brio les différents entretiens et autres tests inhérents à sa tâche, mais en ayant visiblement omis de signaler certains écueils qui ne sont venus que plus tard aux oreilles du gouvernement.
Injoignable depuis plusieurs jours
Et la situation ne s’est pas améliorée, selon les informations de la RTS, au point que les autorités cantonales ont décidé de s’en séparer durant sa période d’essai. Elle n’est d’ailleurs plus atteignable lorsqu’on appelle son service, qui la déclare absente pour quelques jours sans autre précision.
L'exécutif jurassien doit l’annoncer officiellement ces prochains jours et lui trouver un successeur - un faux-pas d’autant plus délicat dans un département qui vit sous pression et qui répond souvent aux abonnés absents.
Une interpellation déposée récemment par le groupe socialiste au Parlement dénonçait d’ailleurs des problèmes d’organisation. On notera par exemple que la direction du Service du développement territorial est assurée ad intérim depuis un an et que trois fonctionnaires sont sur le départ, dont le chef de la Section de l'aménagement du territoire chargé en particulier de mettre en œuvre les nouvelles dispositions de la LAT.
Un style qui passe mal
Plusieurs témoignages font état également d’une ambiance lourde et pesante, voire pourrie au sein du Département de l'environnement. Venu du secteur privé, l'élu du Parti chrétien-social indépendant (PCSI) David Eray semble vouloir imposer un nouveau style et entend contrôler dans les moindres détails la manière de travailler de ses troupes. On l’accuse de ne pas y mettre les formes, jusqu’à laisser exploser sa colère lorsqu’il estime que les gens ne font pas ce qu’il leur demande. Certains estiment même qu’il est suspicieux et qu’il a des préjugés sur la fonction publique.
"Dans l'intérêt du canton"
Interrogé lundi dans l'émission Forum, David Eray estime qu'il n'y a pas de malaise. "Il y a simplement quelques paramètres inhérents à la vie d'un département", précise-t-il. Le ministre rejette les critiques évoquées, notamment sur ses méthodes. "C'est peut-être un changement pour les personnes, mais je pense que c'est dans l'intérêt du canton du Jura de travailler ainsi et d'améliorer ce qui peut et doit l'être."
A propos de ses collaborateurs, il souligne qu'il y a "avant tout un devoir de servir la population jurassienne (…) et lorsqu'il y a des choses qui remontent au niveau du département et qui (...) n'ont pas été suivies correctement, à ce moment-là on met immédiatement en place une mesure corrective", explique-t-il. "On y va si possible en douceur et parfois il faut inciter les gens à mettre en place les changements requis."
Gaël Klein/oang
Fin des rapports de service de la cheffe de l’environnement
Lors de sa séance de mardi 17 mai, le Gouvernement a décidé de ne pas poursuivre la collaboration avec la nouvelle cheffe de l’Office de l’environnement Isabelle Kummli Gonzalez. La décision lui a été notifiée à l’issue de la procédure prévue par la loi sur le personnel de l’Etat et après qu'elle ait pu exercer son droit d’être entendue, indique le Conseil d'Etat.
Engagée début avril, Isabelle Kummli Gonzalez se trouvait encore en période probatoire. Après quelques semaines d’activité, des difficultés d'intégration sont apparues et l’autorité a constaté que les objectifs fixés pour la gestion d’un service de cette importance ne pourraient pas être atteints. Le renouvellement du poste sera opéré prochainement.