La mobilisation à l’échelle nationale a payé, puisque le Conseil des Etats a enterré le projet d’extension des horaires d’ouverture des magasins. Ce refus par les sénateurs du projet de loi fédérale a été largement salué par la gauche jurassienne, qui s’est battue ces dernières années contre tous les projets de l’exécutif cantonal.
Car les autorités jurassiennes elles aussi ont tenté à plusieurs reprises - mais sans succès - de libéraliser ces horaires. Le gouvernement voulait offrir de plus grandes possibilités aux commerces confrontés à la concurrence de la France voisine et de la région bâloise notamment. Mais à chaque fois, les projets ont échoué en votation populaire. Les Jurassiens n’en veulent pas, tout comme ils ont aussi accepté l’initiative de la gauche pour des salaires décents.
Risque de recul des salaires
En automne 2013, le gouvernement avait d’ailleurs imposé un contrat-type de travail prévoyant des salaires minimaux dans le commerce de détail. Mais pour Marie-Hélène Thies, secrétaire syndical Unia Transjurane, il faut aller plus loin: "On a un petit contrat-type de travail avec des salaires minimaux. Il arrive à échéance à la fin de l'année, donc les salaires risquent de retomber à 2800-3000 francs, alors que maintenant une personne qualifiée a au moins 3600 francs et le 13e salaire", explique-t-elle.
Une CCT "permet de cadrer aussi les heures d'ouverture, qu'il n'y ait pas de débordements", poursuit-elle. "Le gros problème, c'est qu'on n'a personne pour négocier pour le moment. On a les associations de commerçants, c'est tout."
Seuls 20% des employés couverts par une CCT
Près de 1800 personnes travaillant dans 350 magasins sont concernées dans le canton. Seules un peu plus de 20% d’entre elles bénéficient déjà d’une CCT - à la Migros, à la Coop et chez Lidl.
Gaël Klein/oang