La Chambre jurassienne d’agriculture (CJA) et l’Association d’accueil des migrants se sont félicitées mardi de cette première expérience. Avec l'appui de l'Etat, 80 migrants ont pris part au projet qui s'est déroulé dans une petite vingtaine d’exploitations paysannes.
Le programme visait l’occupation des demandeurs d’asile tout en leur offrant une meilleure intégration. Pour l’agriculture, cette formule était aussi une réponse à la problématique des plantes indésirables, dont la prolifération nuit à la biodiversité et à la qualité des récoltes.
Travail utile pour l'agriculture bio
Les 80 migrants qui se sont succédé durant quatre mois ont essentiellement été affectés à l'exécution de tâches manuelles - des travaux indispensables en agriculture biologique, dont font partie 15 des 17 exploitations concernées.
Le bilan est aussi très positif pour les migrants: hormis des cours d'une heure et demie de français deux fois par semaine, ils n'ont quasiment rien le droit de faire dans le canton du Jura.
Les familles paysannes ont également apprécié des échanges qualifiés d’enrichissants. Le repas pris ensemble s'est d’ailleurs révélé comme la facette sociale majeure du programme.
Plusieurs points à améliorer
Mais tout n’a pas été simple, avec un tournus dicté par les conditions météo, les jours d’école des migrants et d'autres empêchements. Ces changements fréquents ont affaibli les efforts d’intégration.
Le problème de la langue a aussi été sous-estimé. Plusieurs pistes d'amélioration ont été identifiées, notamment l’importance d’une coordination. Elle pourrait être assumée par un civiliste, actuellement recherché, afin de reconduire le programme dès le printemps prochain.
Gaël Klein/oang