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"On ne peut comprendre la Question jurassienne sans se référer à l'histoire"

Dick Marty. [Keystone - Lukas Lehmann]
L'invité de la rédaction - Dick Marty / Le Journal du matin / 14 min. / le 19 mai 2017
Dick Marty, président de l'Assemblée interjurassienne, estime qu'on "ne peut pas comprendre la Question jurassienne sans se référer à l'histoire", alors que les habitants de Moutier (BE) votent le 18 juin pour changer de canton.

"Il n'y a aucun autre endroit en Suisse où le poids de l'histoire est si important", a fait valoir Dick Marty dans le Journal du matin de la RTS vendredi à propos de Moutier, qui doit choisir entre rester bernois et devenir jurassien.

Pour l'ancien conseiller aux Etats PLR, l'origine de la Question jurassienne remonte à 1815 et au Congrès de Vienne, lorsque "entre deux bals, on a décidé que l'évêché de Bâle serait attribué au canton de Berne", lequel perdait le canton de Vaud, le tout sans consulter la population.

"Une humiliation"

Mais c'est en 1947 que la Question jurassienne s'est véritablement enflammée. "Le Grand Conseil bernois refuse alors d'attribuer le Département des travaux publics et des liaisons ferroviaires à un Jurassien (Georges Moeckli, ndlr) parce qu'on estimait qu'il n'était pas capable, rappelle Dick Marty. Cela a a été pris comme une humiliation." Le Comité de Moutier sera créé, suivi, en 1949, du Mouvement séparatiste jurassien.

Le vote du 18 juin permettra-t-il de définitivement mettre un terme au débat? "Quel que soit le résultat, ce vote laissera des gens mécontents, répond Dick Marty. Mais du point de vue institutionnel, la question sera close pour quelque temps."

L'ancien procureur général du Tessin est à la tête de l'Assemblée interjurassienne depuis 2011. Sans pouvoir formel de décision, mais avec celui de faire des propositions et de développer des discussions, l'assemblée a notamment permis la création d'une seule école d'agriculture à la place de deux dans la région, se félicite Dick Marty.

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