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Une page se tourne dans le Jura avec la fin de l'Assemblée interjurassienne

L’Assemblée interjurassienne a été dissoute
L’Assemblée interjurassienne a été dissoute / 19h30 / 1 min. / le 10 novembre 2017
En mars 1994, les cantons de Berne et du Jura acceptaient de s'asseoir à la même table pour apaiser la Question jurassienne et ainsi créer l'Assemblée interjurassienne. Vingt-trois ans plus tard, celle-ci a été dissoute vendredi.

La décision de Moutier de rejoindre le canton du Jura le 18 juin dernier et celles de Belprahon et Sorvilier de rester bernoise en septembre ont mis un point final théorique à la Question jurassienne, après des années de dialogues et de tensions.

Concrètement, l'Assemblée interjurassienne (AIJ) n'a ainsi plus de raison d'être et a accompli la mission qu'on lui demandait il y a 23 ans. La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga et les présidents des deux gouvernements, Nathalie Barthoulot pour le Jura et Bernhard Pulver pour Berne, ont ainsi signé vendredi l'acte de dissolution de l'Accord du 25 mars 1994 instituant l'AIJ, lors d'une cérémonie à Moutier.

"Votre institution disparaît, mais elle laisse une région apaisée", a relevé la conseillère fédérale. "Il subsiste peut-être aujourd'hui encore, de part et d'autre, des déceptions, des rancoeurs même. Mais cette région que vous aimez mérite mieux que d'être l'otage d'un conflit politique dépassé", a déclaré la cheffe du DFJP.

Instaurer une ambiance de dialogue

L'Assemblée interjurassienne avait été créée plus de 15 ans après l'entrée en souveraineté du canton du Jura, notamment pour endiguer une vague de violences marquée notamment par l'explosion de plusieurs bombes artisanales et la mort d'un militant pro-jurassien à cause de la bombe qu'il entendait déposer en ville de Berne.

Concrètement, l'AIJ avait peu de poids décisionnel, mais dans les faits, plus que son travail, c'est l'ambiance de dialogue qu'elle a instaurée qui a permis à la crise de trouver une issue pacifique. Elle a été un symbole de réconciliation et a permis de dépassionner la Question jurassienne.

Cette institution n'a pourtant jamais fait l'unanimité. Elle a été l'objet de critiques à la fois des milieux autonomistes et des mouvements antiséparatistes. Ses détracteurs l'ont accusée d'ingérence, de gaspiller l'argent public, d'être un instrument en faveur de la réunification ou encore d'être une coquille vide.

>> L'histoire de l'Assemblée interjurassienne :

L'Assemblée interjurassienne sera officiellement dissoute
L'Assemblée interjurassienne sera officiellement dissoute / 12h45 / 2 min. / le 10 novembre 2017

Présidée par René Felber et Dick Marty

Composée de douze représentants du canton du Jura et de douze du Jura bernois, l'AIJ était présidée par une personnalité extérieure aux deux cantons nommée par le Conseil fédéral. De l'ancien conseiller fédéral René Felber à l'ancien conseiller aux Etats Dick Marty, les présidents ont réussi à éviter une rupture du dialogue.

"Nous tirons notre révérence avec le sentiment du devoir accompli ", a déclaré le dernier président de l'AIJ, Dick Marty. Le Tessinois a relevé que cette institution n'avait jamais recherché l'action spectaculaire et retentissante. Dick Marty a aussi loué les institutions suisses qui ont permis de résoudre ce conflit.

>> Les précisions de Pascal Bourquin :

L’Assemblée interjurassienne se dissout: les explications de Pascal Bourquin, à Moutier (BE)
L’Assemblée interjurassienne se dissout: les explications de Pascal Bourquin, à Moutier (BE) / 12h45 / 1 min. / le 10 novembre 2017

boi avec ats

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