Dans un texte signé par ses cinq juges, dont les deux représentants du PDC, le Tribunal cantonal rejette en bloc des accusations qui reposent selon lui sur des informations erronées et tendancieuses diffusées par plusieurs parlementaires.
Pour rappel, le groupe UDC a demandé l'ouverture d'une commission d'enquête sur l'attitude du tribunal dans cette affaire et le président de la commission de la justice, un député PDC, a saisi le Ministère public d'une dénonciation pénale à l'encontre du président du tribunal, qui est lui socialiste.
Trois pages de justification
Dans ces trois pages, le Tribunal cantonal se justifie d'avoir informé le Parlement des faits reprochés à la candidate et donc des soupçons de mensonge à la Commission des examens d'avocat. Selon lui, les députés doivent pouvoir élire le premier citoyen du canton en toute connaissance de cause. Et il ajoute plus loin que l'affaire présente un intérêt public indéniable et qu'elle n’a pas un caractère privé ni politique.
Face à la déferlante de réactions, il publie d'ailleurs cette fois des informations dont seul le bureau du Parlement était nanti jusqu'à présent.
Des révélations qui sont tancées par le président du groupe UDC. Contacté samedi par la RTS, Damien Lachat estime que la nouvelle communication du Tribunal cantonal légitime une commission d'enquête parlementaire puisqu'il se permet de publier des éléments sur une enquête en cours.
Soupçons de mensonge
L'affaire a éclaté il y a un peu plus d'une semaine. Le Tribunal cantonal a fait savoir que la députée PDC Pauline Queloz, qui brigue la présidence du Parlement jurassien le 22 décembre prochain, est fortement soupçonnée d'avoir menti à la Commission des examens d'avocat.
Dans le cadre de son inscription pour la session d'automne aux examens d'avocat, Pauline Queloz a écrit à deux reprises qu'elle avait validé tous ses crédits pour l'obtention de son master. Elle a invoqué une attestation de l'Université de Neuchâtel, mais celle-ci n'a jamais été produite malgré des appels téléphoniques de la commission des examens et trois courriers recommandés.
Finalement, il est établi qu'une telle attestation n'existe pas, ce que l'élue a admis. Dans les médias régionaux, elle explique "en aucun cas avoir voulu tromper qui que ce soit".
Gaël Klein/boi