Alors qu'elle n'était pas candidate, la députée démocrate-chrétienne Anne Froidevaux PDC a été élue avec 31 voix sur 60. La députée Pauline Queloz n’a obtenu que 17 voix, et cela malgré le soutien officiel de son parti. La candidate du groupe Verts et CS-POP, Erica Hennequin, a recueilli dix suffrages.
Pour la première fois de son histoire, le législatif cantonal a donc imposé à sa présidence un député qui n’était pas le candidat officiel du parti qui le présentait.
"Tout cet épisode me laisse un goût amer, a déclaré Anne Froidevaux. Je vous promets de faire de mon mieux pour représenter nos institutions." L’ambiance était particulièrement pesante vendredi après-midi au Parlement jurassien malgré les sourires de façade.
"L'affaire Queloz"
Depuis trois semaines, Pauline Queloz est dans la tourmente. L'élue de Saint-Brais fait l'objet d'une enquête disciplinaire. Elle est fortement soupçonnée par le Tribunal cantonal (TC) d'avoir menti à la Commission des examens d'avocat.
La députée de 27 ans a admis les derniers jours avant le vote avoir fait preuve de négligence et avoir commis une erreur lors de la préparation de son dossier d'examens. Mais elle a toujours nié avoir voulu tromper qui que ce soit. Un avis que ne partageait pas le TC. Organe responsable de la formation des avocats stagiaires, il a jugé la situation grave et en a informé le Parlement.
L'affaire s'est envenimée: le groupe UDC a demandé l'ouverture d'une commission d'enquête sur l'attitude du tribunal dans cette affaire et le président de la commission de la justice, un député PDC, a lui saisi le Ministère public d'une dénonciation pénale à l'encontre du président du tribunal, lequel est socialiste.
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Le PDC isolé
Vendredi, le PDC, majoritaire, a essayé de plaider pour le bien de la République, mais il s’est retrouvé bien seul, malgré l’appui affiché par l’UDC. Si PLR et Parti chrétien-social indépendant (PCSI) ont bien laissé plané quelques doutes sur leurs votes, la charge la plus claire est venue des socialistes qui ont déclaré craindre qu’une inconscience collective débouche sur une disgrâce dommageable pour l’institution et préjudiciable pour la candidate, le tout sur fond de raillerie publique.
ta avec Gaël Klein et l'ats
David Eray, président du gouvernement
L'élection du président du gouvernement est donc un peu passée dans l'ombre. C'est le ministre David Eray qui accède à cette fonction en obtenant 45 voix sur 48 bulletins valables. Membre du PCSI, David Eray est à la tête du Département de l'environnement.