Le texte déposé jeudi matin avec 3423 signatures avait été lancé le 14 juin 2017, date symbolique qui avait été en 1991 celle de la grève des femmes en Suisse. Et la date du 8 mars avait elle aussi été sciemment choisie l’année passée par le syndicat Unia Transjurane pour la fin de la récolte des signatures.
Hasard du calendrier ou presque - le dépôt de l’initiative jurassienne intervient aussi une semaine après le débat qui a vu justement le Conseil des Etats se déchirer au sujet de l’égalité salariale au niveau fédéral.
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"L'année passée, quand on a décidé du 8 mars pour déposer les signatures, on ne savait pas encore si ça allait passer au Conseil des Etats à la session de printemps", note la responsable du Groupe des femmes d’Unia Transjurane Marie-Hélène Thies. "Et là, on peut dire que c'est vraiment une claque qui a été donnée aux femmes. Ils se fichent de nous."
Une première à l'échelon des cantons
Avec cette initiative cantonale, le syndicat espère un débat et des mesures concrètes au Parlement jurassien. "On est le premier canton à faire ça. Nous, on en a marre qu'il y ait autant d'inégalités salariales", poursuit Marie-Hélène Thies.
Dans le canton du Jura, le pourcentage d’inégalités salariales est parmi les plus élevés en comparaison nationale: 23%, contre 18% en Suisse.
Mais au sein du personnel de l’Etat jurassien, la différence salariale n'est que de 0,5%. Ce résultat a été obtenu grâce à LOGIB, un outil d'autocontrôle développé par le Bureau fédéral de l’égalité.
Gaël Klein/oang