Les députés ont approuvé par 54 oui, 46 non et 15 abstentions le projet de loi. Il demande de maintenir un enseignement professionnel de la musique dans le canton tant et aussi longtemps que la population ne s’est pas exprimée sur l’initiative "pour le maintien d’une formation musicale professionnelle dans le canton de Neuchâtel".
Le Conseil d'Etat neuchâtelois voulait néanmoins avancer avant le résultat de l'initiative populaire et d'ores et déjà résilier la convention qui le lie au canton de Genève.
"La convention nous laisse une seule marche de manoeuvre, celle de payer 2,5 millions par année. La dénoncer aujourd'hui, c'est nous délier les mains afin de pouvoir négocier une nouvelle convention si l'initiative devait être acceptée", a déclaré Monika Maire-Hefti, la conseillère d'Etat en charge du dossier.
"Toutes les possibilités sont ouvertes"
Les arguments de l'exécutif exposés à la tribune n'ont pas convaincu. Beaucoup de députés craignent en effet de vexer le partenaire genevois. "Dans quelques mois, nous aurons une votation populaire. Si nous votons le projet de loi ce soir, nous donnerons tous les signes que toutes les possibilités sont ouvertes", a déclaré le député vert Jean-Jacques Aubert, opposé à la fermeture de l'école.
L'argument fait mouche même du côté des partisans de la fermeture. "J'ai aussi remarqué depuis des années que les investissements qui étaient faits étaient disproportionnés par rapport au nombre d'élèves neuchâtelois. Mais dans un sens institutionnel, je voterai ce soir ce projet de loi. Il y a une initiative populaire et je ne pense pas qu'on peut aller ainsi dans un sens contraire", a indiqué l'élu PLR Marc-André Nardin.
Moratoire respecté
En décembre 2017, le Conseil d'Etat neuchâtelois avait annoncé la fermeture en 2021 de sa Haute école de musique. L'objectif de cette décision, qui ne touche pas le Conservatoire, est de réaliser une économie d'environ 2,5 millions de francs.
Le gouvernement neuchâtelois respectera le moratoire et le projet de loi voté mardi soir. Ne reste désormais plus qu'à fixer une date pour la votation l'an prochain.
Etienne Kocher/gma