Neuchâtel s'est dépeuplé l'an passé, pour la deuxième année consécutive. Le canton a perdu 1142 habitants pour atteindre 176'720 personnes à la fin 2018, soit une baisse démographique annuelle de 0,6%, selon le dernier recensement publié jeudi matin.
Le nombre de ressortissants suisses a baissé de 667 personnes, celui des étrangers de 475 personnes.
A l'exception du Val-de-Ruz, qui a gagné 85 personnes (+0,5%), toutes les régions et villes subissent cette baisse démographique. La région des Montagnes est la plus concernée avec une perte de 831 personnes (-1,5%).
La Chaux-de-Fonds n'est plus la 3e ville romande
Les trois villes de La Chaux-de-Fonds, du Locle et Neuchâtel sont concernées. En perdant 692 habitants pour descendre à 37'941, la Chaux-de-Fonds perd du même coup son statut de troisième ville la plus peuplée de Suisse romande, au profit de Fribourg.
Selon le recensement, les citoyens quittent le canton principalement au profit de communes bernoises et fribourgeoises.
Pour inverser la tendance, le Conseil d'Etat estime qu'il est urgent d'accélérer les réformes en cours sur la fiscalité, les nouvelles infrastructures de mobilité ou encore l'aménagement du territoire.
>> Lire aussi : Un programme d'impulsion doté de 70 millions lancé par l'Etat de Neuchâtel et Neuchâtel réforme sa fiscalité grâce un projet censé "profiter à tous"
"Prendre les bonnes décisions"
Combien de temps faudra-t-il pour retrouver une croissance démographique? Le conseiller d'Etat socialiste Jean-Natahanaël Karakash se veut optimiste.
"Cela peut aller assez vite car le flux international va réagir à la pénurie de compétences qu'on a dans un nombre croissant de secteurs d'activité (...)", a-t-il estimé sur la RTS.
Pour le conseiller d'Etat, "on a aujourd'hui une situation très favorable pour attirer des gens dans la région". "On a un travail à faire sur les paramètres, mais aussi sur la promotion" afin de faire en sorte que ces nouveaux arrivants choisissent de s'installer à l'intérieur des frontières cantonales.
"C'est à nous de prendre les bonnes décisions pour renforcer notre attractivité et et cela peut ensuite produire des effets assez rapides", a conclu Jean-Natahanaël Karakash.
"C'est une évolution assez normale, qui traduit un flux migratoire", nuance Philippe Wanner, professeur de démographie et de socio-économie à l'Université de Genève. "Il faut être attentif et éventuellement chercher des solutions pour éviter cet exode, qui n'est quand même pas massif."
ptur