Les deux villes neuchâteloises sont un exemple d'ensembles urbains entièrement construits autour d'une seule industrie. Le Locle et La Chaux-de-Fonds, avec leurs rangées de maisons typiques, à la fois ateliers et habitations, ont été construites par et pour l'horlogerie.
La reconnaissance de l'Unesco, obtenue en 2009, doit permettre de conserver ce patrimoine et de le mettre en valeur. Ces points ont progressé, mais pas suffisamment pour Jean-Daniel Jeanneret, ancien chef de service à La Chaux-de-Fonds et grand artisan à l'époque de cette inscription: "Je dois avouer qu'on espérait quand même que l'inscription génère plus d'études académiques sur le développement urbanistique, sur la typologie horlogère, sur l'histoire assez particulière de cette région", déclare-t-il vendredi dans La Matinale.
Des touristes "avertis"
Les autorités tirent tout de même un bilan positif. Les immeubles se restaurent. Mais le patrimoine reste méconnu. Les nuitées n'ont pas augmenté, et seuls des touristes passionnés d'horlogerie font le détour pour un jour durant leurs vacances. Le conseiller communal Théo Huguenin-Elie, en charge de l'urbanisme à La Chaux-de-Fonds, le concède : "L'urbanisme horloger est quelque chose de difficile à appréhender. On a des touristes assez nombreux qui viennent à La Chaux-de-Fonds et au Locle, mais ce sont plutôt des touristes avertis. Cela dit, le tourisme de masse n'est de toute façon pas un objectif pour nos deux villes."
Sans rêver de devenir Venise ou Barcelone, les montagnes neuchâteloises espèrent qu'à l'avenir davantage de curieux viendront se plonger le temps d'un week-end dans l'architecture et l'urbanisme des siècles derniers.
Julien Guillaume/Etienne Kocher/lan