Après avoir envisagé une limite de deux élus par commune, la commission a finalement décidé en février de proposer l'interdiction totale de ce genre de cumul. Une idée radicale qui sera forcément contestée.
Si d'aventure le Grand Conseil neuchâtelois l'accepte, l'interdiction entrerait en vigueur lors des prochaines élections cantonales en 2021. La proposition est devant la commission législative et le passage en plénum est ensuite prévu d'ici cet été.
"Une expertise"
Des politiciens qui dirigent leur commune tout en siégeant au Grand Conseil: la pratique est courante, mais particulièrement développée dans le canton de Neuchâtel. Deux élus sont concernés au Locle et à la ville de Neuchâtel, mais actuellement la palme revient à La Chaux-de-Fonds, dont les cinq membres de l'exécutif sont tous députés.
Parmi eux se trouve la présidente de la ville, la socialiste Katia Babey. Pour elle, cette double fonction a de nombreux avantages. "Cela apporte une connaissance assez approfondie des institutions de notre ville, mais aussi des relations avec les autres villes. Il y a aussi une expertise sur l'impact que peuvent avoir certaines décisions sur les communes", estime-t-elle.
Manque d'implication
Un exemple: la semaine prochaine, au Grand Conseil, les élus chaux-de-fonniers réussiront sans doute à atténuer les impacts négatifs pour leur ville des grandes réformes neuchâteloises de la péréquation et de la fiscalité.
Ce cumul des mandats peut cependant aussi devenir problématique. Selon certains de leurs collègues, les conseillers communaux ont parfois tendance à venir au Château cantonal pour défendre leur petit coin de pays plutôt que de prendre de la hauteur. En coulisse, on murmure aussi que ces élus ne sont pas forcément les plus disponibles et impliqués dans leur rôle de législateur.
Etienne Kocher/gma